Marc Ysaye nous dévoile les secrets de la dernière journée de John Lennon

Le 08 décembre prochain, on célébrera les 30 ans de la mort de John Lennon. A cette occasion, la Deux propose un documentaire de Marc Ysaye sur les traces de la dernière journée de l’ex-Beatles. Focus a rencontré cet expert du rock, directeur de Classic 21.

Marc Ysaye, vous êtes parti sur les traces des derniers moments de John Lennon, quels sont les instants les plus forts de cette journée ?

Tous les moments sont forts vu l’issue tragique de ce 08 décembre 1980 ! On retrace vraiment la dernière journée de la vie de John Lennon. On commence par son petit déjeuner à 7h30 du matin, on revient sur les quelques courses qu’il a faites et son rendez-vous chez le coiffeur. Ensuite, il y a cette fameuse séance photo avec Annie Leibovitz. Elle prend les derniers clichés officiels de Lennon dont celui qui fera la couverture du magazine Rolling Stones. Lennon y apparaît nu, en position foetale, accroché à Yoko Ono. Il y a aussi cette interview avec un journaliste de San Francisco.
Et puis un moment encore plus fort, la rencontre de Lennon avec son assassin … Il rencontre Mark Chapman une première fois à 17h. A ce moment là, le fan détraqué a déjà la ferme intention de le tuer. Mais, probablement submergé par ses émotions, il ne fait rien. Il faut savoir que Lennon est extrêmement courtois avec lui parce que Chapman ne parle pas, il se contente de lui tendre un album acheté dans l’après-midi et John le dédicace. En plus, cet instant, extrêmement anodin au moment où il se passe mais dramatique au regard de l’histoire, est photographié par un autre fan, Paul Goresh. On voit donc sur la photo, Lennon qui dédicace un album à son futur assassin pendant que celui-ci le regarde (tout en ayant une main sur le revolver caché dans sa poche.)

Ensuite, une scène dans le mythique studio où Lennon a passé sa dernière soirée…

Oui, j’ai aussi eu la chance de tourner dans le mythique Record Plan de New-York. Il a vu passer les plus grandes stars de la musique comme Led Zeppelin ou encore Bob Dylan. Ce qui est prenant avec ce studio, c’est que les propriétaires successifs l’ont laissé en l’état depuis 1980. Même le fauteuil où John Lennon était assis quelques heures avant sa mort est encore là. À part quelques travaux pour la conversion de la musique en numérique, c’est resté un vrai sanctuaire. C’est un moment très fort vu que c’est le dernier endroit où il a travaillé.
Après ça, il rentre du studio vers 22h20-25. Lennon et Yoko Ono annulent le restaurant et décident aussi de passer par l’entrée normale de leur propriété au lieu d’emprunter l’entrée privée et sécurisée. Chapman est là, il attend dans l’ombre. Quand Lennon sort de la voiture, il tire 5 balles. Une va dans le mur, les 4 autres touchent Lennon dans le dos.

Un reportage qui semble vous avoir beaucoup marqué …

Oui, j’ai souvent été ému de me retrouver devant le Dakota où vivait Lennon. Ça a aussi été touchant de retrouver son ‘stamp’ café, le café habituel où il mangeait les mêmes pizzas dégueulasses que tout le monde. En fait, il était vraiment devenu un New-Yorkais normal.

Pour un homme de radio, passer à l’univers de la télé, c’est une drôle d’expérience, non ?

Ça a vraiment été une expérience très enrichissante pour moi, même si je suis un homme de radio et pas de télé. Avec ce documentaire, je ne fais que refaire ce que je fais déjà à la radio, je raconte une histoire. Je m’intéresse toujours aux petites et aux grandes histoires du rock. En l’occurrence, ici, nous sommes dans de la grande histoire…
Le documentaire a été fait de la façon la plus neutre possible. Je suis face caméra dans les endroits où Lennon a été. Nous sommes sûrs qu’il a visité certains endroits, nous sommes moins sûrs pour d’autres, mais nous le précisons à chaque fois.

Pour vous, une chose que Lennon a apportée à la musique et LE morceau que vous préféré ?

Je pense qu’il a apporté à la musique mais aussi à l’humanité, l’un des plus beaux messages : All you need is love. Pour mon morceau préféré, je dirais Working Class Hero.

L’un des morceaux que Chapman lui a reproché ?

Chapman était un grand détraqué. Nous abordons aussi sa personnalité dans le reportage. Pour moi, je pense qu’au moment où Lennon écrit Working Class Hero, il est crédible. Il a d’ailleurs été crédible toute sa vie à mes yeux. C’était son droit d’avoir évolué, de rester chez lui pour s’occuper de son petit garçon de 75 à 80, de revenir et même d’être multimilliardaire. Pour moi, Lennon, c’est aussi un rockeur et un rebelle. Ce n’est pas que celui qui chante Imagine sur un beau piano blanc. Ça, c’est l’image que Yoko Ono veut que l’on garde, mais il n’a pas été que ça.
Il restera l’un des artistes qui a marqué l’histoire comme Mozart ou Bach même s’il a eu des moments moins tops, des moments de violence, etc… Il reste une icône indémodable au même titre qu’un Jim Morrison ou un Kurt Cobain.

Le documentaire de Marc Ysaye, The Last Day, sera diffusé en 6 capsules tout au long de la journée sur la Deux et sera présenté en intégralité à 21h50. Marc Ysaye présentera aussi une émission en direct de New York le 8 décembre de 14 à 16h sur Classic 21. Il reviendra sur cette icône qu’était, et qu’est encore, John Lennon.

Céline Sohier (Stg)

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