L’humanité est au bord du gouffre, la montée des eaux menace le monde. Une entité extraterrestre prend la décision de sauver les gens: elle les tue et les réincarne dans leur propre corps… Mais sur la planète Venera. Nous suivons quelques réincarnés complètements paumés -ils ont perdu la mémoire- dans un univers fantastique. L’auteur prend le parti de ne rien expliquer d’emblée, mais de donner des indices tout au long de l’histoire. C’est poétique et philosophico-religieux… Un peu brouillon aussi, mais sauvé par un humour décalé tout à fait inattendu et bienvenu. L’auteur évoque tour à tour La Planète sauvage de René Laloux et Roland Topor, Leonor Fini et certaines pochettes peintes à l’aérographe d’albums soft rock seventies. On pense également à la méthode Moebius période Garage hermétique où le maître entamait une histoire sans scénario préétabli mais dont les fils narratifs finissaient par se retrouver dans un dénouement final. Si le thème de l’effondrement est omniprésent dans les productions de science-fiction contemporaine toutes disciplines confondues, il est traité ici de manière très personnelle. Part belle est donnée au surréalisme, qui en déroutera peut-être plus d’un. Les autres se plongeront avec délectation dans cette histoire traitée, au final, de manière très originale.

De Joseph Callioni, éditions Atrabile, 168 pages.
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