Tournevis
Assis dans une grande salle, quatre personnages qui ne se connaissent pas: une fille, un grand, un petit et un vieux. Face à eux, un hôte patibulaire, porte-parole d’une mystérieuse organisation, leur explique la mission qui leur échoit et à laquelle ils ne pourront se soustraire… Ailleurs, Tournevis, un enfant de la DDASS, quitte sa dernière famille d’accueil. À 18 ans, livret A et vagues souvenirs en poche, le jeune homme apprend à vivre dans la rue, découvre « la cloche » et crèche dans une Peugeot empruntée. Le cauchemar peut commencer… Dès la mise en place, distillant un suspens immédiat, Oscar Coop-Phane décoche de courts paragraphes « cut » en un montage parallèle, glaçant et grinçant. De retour sur le théâtre de la cruauté après Le procès du cochon, alternant les préparatifs du « coup » ourdi par les infortunés acolytes et l’errance du jeune vagabond courant à sa perte, l’auteur de Zénith-Hôtel pose « des yeux plein de cicatrices » sur une bande d’exclus et de désavoués. Entre béton des parkings et plis des draps sur la peau, cet exercice de style sur l’écheveau du roman noir se dévore d’une traite, quitte à prendre quelques coups secs dans la mâchoire. » Même les arbres ont l’air de pousser tordus. L’humidité, ou la tristesse. » Sur le fil du rasoir, une épure de polar.
D’Oscar Coop-Phane, Grasset, 144 pages.
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