Tiny Beautiful Things ***1/2
Tout dans la vie de Clare part en vrille: son couple, sa relation avec sa fille, sa carrière d’écrivaine prometteuse mais tôt avortée. Renoncements multiples, autodestruction et fuite en avant ont jalonné -et jalonnent encore- son existence depuis ses 22 ans et le décès d’une mère fantasque qui l’a laissée sur le carreau, avec son frère. Et 27 ans plus tard, ce constat lui éclate en pleine face alors qu’un vieux pote lui propose de reprendre la rubrique courrier du cœur d’un magazine en ligne, Dear Sugar. Elle accepte à contrecœur. Pourtant, alors qu’elle touche le fond, elle ne tarde pas à voir là l’occasion d’entamer un dialogue avec les multiples parties d’elle-même, éparpillées façon puzzle. La possibilité d’une introspection redoutable lui est offerte, au cours de laquelle elle explorera un passé douloureux, lesté d’un deuil irrésolu, curera et léchera ses plaies, tout en suturant les liens qui peuvent encore l’être. En adaptant son essai éponyme paru en 2012, Cheryl Strayed (qui s’est fait connaître par son récit émancipateur Wild, adapté au cinéma avec Reese Whiterspoon) adoucit considérablement les rugosités de son matériau originel. Tiny Beautiful Things est plus pastel, attendrissant et bourré de dérision. Dans cette version miroir de Californication (le priapisme alcoolique en moins), l’actrice Kathryn Hahn (I Love Dick) incarne de sa morgue délicieuse cette Clare qui lutte tout autant avec ses démons qu’avec la condition des femmes approchant la cinquantaine. Au gré de flash-back et de climax poignants, la série suit un fil narratif un peu téléphoné, mais véhicule suffisamment d’émotions et de personnages bien dessinés pour faire mouche.
Une série créée par Cheryl Strayed. Avec Kathryn Hahn, Sarah Pidgeon, Merrit Wver. Disponible sur Disney+.
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