“ Vous pensez connaître ma fille. Les drogues, l’addiction, les relations destructrices. Mais elle était bien plus que ça.” Oscar en 2016 du meilleur film documentaire, le sulfureux Amy d’Asif Kapadia tirait le portrait tragique de la plus grande chanteuse de soul britannique en même temps que celui d’une jeune femme traitée par son entourage comme une machine à fric. Dix ans après le décès de la jeune diva destroy, les parents d’Amy Winehouse ont décidé de partager ce qu’ils appellent “ leur version de l’histoire”. Il y a évidemment Mitchell, chauffeur de taxi dont la fille est devenue la chanteuse la plus célèbre au monde. Ils avaient le même franc-parler et le même tempérament. Mais c’est la mère, Janis, qui sert ici de narratrice. Une mère qui souffre de sclérose en plaques et de ne pas avoir pu épauler sa gamine autant qu’elle l’aurait désiré. Dans un objet nettement moins racoleur que le film de Kapadia, ses amis et son entourage le plus proche, ceux et celles qui l’ont accompagnée jusqu’à la fin, brossent le portrait d’une fille vulnérable mais pas fragile. Une jeune femme qui aurait difficilement pu être davantage surveillée par sa famille. Il raconte la pression insupportable du succès, incontournable revers de la médaille. Les paparazzis. L’attention permanente. Son rapport à la bouffe, à l’alcool, à la drogue. “ On cherche toujours un coupable mais il n’y en a pas. Le seul coupable, c’est l’addiction. Cette dépendance est plus puissante que tout l’amour qu’on puisse donner.” Reclaiming Amy n’est évidemment pas le docu le plus objectif, mais il offre un contrepoids intéressant et nécessaire à ce que Kapadia avait raconté.
Documentaire de Marina Parker.
7