En décembre 2021, dans le quotidien Libération , huit femmes révèlent les violences sexuelles perpétrées à leur encontre par Patrick Poivre d’Arvor, du temps de sa splendeur. Quand il était le « coeur nucléaire de la rédaction de TF1 », homme et tronc du JT, cette grand-messe cathodique quotidienne qui a réuni jusqu’à 10 millions de Français entre 1987 et 2008. De nouveaux témoignages ont depuis jeté une lumière crue sur des pratiques qui avaient tout du secret de Polichinelle. Romain Verley aurait pu circonscrire son propos aux récits accablants des victimes et d’anciens membres de l’entourage de PPDA (Michèle Cotta, Christine Ockrent…) entre silences éloquents et portrait d’un journaliste en Narcisse libidineux. Mais son enquête va plus loin, elle décrit le sentiment d’impunité, de toute-puissance, hérité d’un système qui l’a inconditionnellement couvert. La fausse interview de Fidel Castro, l’affaire Botton, les accusations de plagiat sont autant de pièces à verser au dossier d’un homme qui est toujours passé entre les gouttes. Dans un format classique de reportage, Romain Verley appuie avec justesse et précaution sur le caractère de prédateur du journaliste préféré des Français, l’omerta qui a permis de le maintenir à son poste et de laisser sombrer les victimes et leur trauma dans un néant glaçant. Mais ça, c’est fini.
Documentaire de Romain Verley.
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