Plus de 20 idées cadeaux pour les fêtes: offrez de la culture!
C’est l’ultime ligne droite avant les fêtes de fin d’années. Que ce soit pour offrir à Noël ou au Nouvel An, voici une sélection d’idées cadeaux pour tous les goûts, du livre somme au coffret intégral, de la musique aux séries.
En musique
Bryan Ferry, Retrospective
Divers formats en CD et vinyles. Distribué par BMG.
L’année prochaine, Bryan Ferry aura 80 balais. Mais à l’instar des diamants, les paillettes du glam sont éternelles. Et qu’importe s’il les a vite délaissées. L’ancien élève de Richard Hamilton (il a étudié les arts à Newcastle), jadis postulant chez King Crimson (Robert Fripp l’a à l’époque mis en contact avec son agent) et chanteur de Roxy Music salue aujourd’hui la première compilation célébrant toute l’étendue de sa carrière solo. Retrospective se promène dans tout ce que Ferry a enregistré chez Island, Polydor, Virgin/EG et BMG. Au programme: un best of de 20 titres. Un disque regroupant des chansons moins célèbres de son répertoire (Compositions), une sélection de reprises (de Dylan, Billie Holiday, Tim Buckley…) intitulée Interpretations, un volume en compagnie du Bryan Ferry Orchestra et un dernier chapitre composé de raretés et d’inédits (Rare and Unreleased). L’occasion de voyager dans sa carrière autant que dans l’Histoire de la musique moderne. J.B.
Weezer, Blue Album
Divers formats en CD et vinyles. Distribué par Universal.
Il y a un peu plus de 30 ans, le 10 mai 1994, sortait le premier album studio de Weezer. Un must pour tous les amateurs de power pop qui découvraient le songwriting, la voix à tomber et les grandes lunettes de Rivers Cuomo. Buddy Holly, son clip Happy Days avec Richie et Fonzie. Et forcément Undone, la chanson du sweater. L’occasion de coffrer tout ça en vinyles et en CD. Avec gros livret, des lithos, des posters, des autocollants et une foultitude de bonus (démos, lives et autres enregistrements de la BBC). J.B.
MF Doom, Mm… Food – 20th Anniversary Edition
Distribué par Rhymesayers. Prix: entre 14 (CD) et 49 euros (vinyles).
Le monde du hip-hop s’est-il jamais remis de la mort, en 2020, de Dumile Daniel Thompson, alias MF Doom, l’un de ses producteurs/rappeurs les plus inventifs et novateurs, décédé d’une réaction médicamenteuse à l’âge de 49 ans? Pas sûr. Il faut donc saluer comme il se doit la réédition de l’un de ses classiques, Mm… Food. Vingt ans après sa sortie, le disque ressort augmenté d’une série de remix -signés Madlib, Atmosphere’s Ant, Jake One -, ainsi qu’une interview inédite du producteur au masque de fer. L.H.
Fuse – 30 Years of Making Noise
Éditions AfterClub, 352 pages. Prix: 50 euros.
C’était le 16 avril 1994. Ce jour-là, le Fuse ouvrait ses portes, au 208 rue Blaes, à Bruxelles. Le club investissait un ancien cinéma du quartier des Marolles, reconverti en discothèque. Depuis, l’endroit est devenu l’un des temples européens de la musique électronique. Avec des hauts -les passages de sommités comme Carl Craig, Jeff Mills, Laurent Garnier, Björk, Daft Punk, etc. Et forcément aussi des bas -la longue fermeture pendant le Covid, ou les plaintes du voisinage qui devraient obliger le Fuse à déménager dans un futur plus ou moins proche vers la gare du Midi. En attendant, le lieu continue encore et toujours de privilégier une certaine vision du clubbing, authentique et qualitative. À l’occasion de ses 30 ans, elle est aujourd’hui célébrée dans un tout premier livre-somme. Richement illustré, bourré de photos d’archives et de vieux flyers d’époque, Fuse – 30 Years of Making Noise a été confié entre de bonnes mains. Celles du journaliste Koen Galle. Connu également derrière les platines sous le nom de Kong DJ, il documente depuis un moment la nightlife bruxelloise, notamment à travers sa maison d’édition AfterClub. Résultat: un ouvrage de plus de 350 pages qui s’annonce comme indispensable pour tout qui a mis un jour les pieds dans ce qui reste un emblème de la culture de la nuit en Belgique. L.H.
En livres
Comment écrire, de Pierre Assouline
Éditions Albin Michel, 336 pages. Prix: 24,90 euros.
Comment écrire. Vaste programme… C’est Pierre Assouline, écrivain membre de l’Académie Goncourt, qui s’y colle avec ce ravissant ouvrage à couverture cuivrée. La maquette est à l’avenant, et on ne peut s’empêcher de tourner frénétiquement les pages de ce bel objet bourré de superbes photos parfois rares. D’une prose charmante, Assouline appuie son propos à l’aide de citations et anecdotes d’écrivains célèbres (d’Oscar Wilde à Paul Auster en passant par Roberto Bolaño) et évite l’essai scolaire plombant. Nul besoin d’être en train de s’arracher les cheveux sur un manuscrit pour apprécier ce “beau livre” non-officiel mais passionnant. M.R.
Les Femmes photographes sont dangereuses, de Laure Adler
Éditions Flammarion, 160 pages. Prix: 29,90 euros.
En matière d’invisibilisation des femmes, ou à tout le moins de relégation au second plan, nul n’ignore désormais le rôle actif de l’art. Contre cet effacement, la résistance s’est organisée au fil du temps, qu’il s’agisse d’autoportraits peints ou de photographies. Médium plus facilement accessible, la photo a généré de nombreuses vocations que notre époque s’est mise en tête d’exhumer. La thématique ne pouvait pas échapper à Laure Adler, aidée par l’historienne de la photographie Clara Bouveresse, qui a décidé de rendre hommage aux femmes photographes en exposant son panthéon personnel, qu’il s’agisse de figures d’avant-garde, de talents confirmés ou d’étoiles montantes. M.V.
D’un monde l’autre: Romans, de Ray Bradbury
Éditions Gallimard Quarto, 1152 pages. Prix: 30 euros.
Pas de doute: nous vivons dans des temps qui nous questionnent, entre puissances réactionnaires et crise climatique à l’échelle mondiale. Et si le cadeau rêvé se trouvait du côté d’un auteur d’anticipation visionnaire? Au sein de l’œuvre prolifique de Ray Bradbury (1920 – 2012) ce volume dodu propose six romans parmi lesquels les classiques Chroniques martiennes (1950) et Fahrenreit 451 (1953) mais aussi plus méconnus, L’Arbre d’Halloween (1972) -où des enfants cherchent à sauver leur ami- ou De la poussière à la chair (2001), où il célèbre une famille de créatures luttant contre un dictateur. A.R.
Amérique: des écrivains en majesté, de Jean-Luc Bertini et Alexandre Thiltges
Éditions Albin Michel, 336 pages. Prix: env. 40 euros.
Il y a une douzaine d’années, le tandem Jean-Luc Bertini et Alexandre Thiltges partait à la rencontre des grands auteurs de l’Ouest américain. Comme Jim Harrison, Richard Ford ou Louise Erdrich. Un road trip de 40 000 kilomètres raconté dans un superbe livre sorti en 2016, Amérique: des écrivains en liberté, à la fois récit de voyage, état des lieux et florilège d’entretiens passionnés et intimes avec une quarantaine d’écrivains au talent façonné par les grands espaces. Dans la foulée, ils sont repartis, direction le Sud profond et la côte Est cette fois-ci. En donnant à nouveau la parole à la littérature et à ceux qui la pratiquent avec audace et panache, de feu Russell Banks à Julie Otsuka en passant par Lauren Groff. Le tout agrémenté de magnifiques photos célébrant la diversité des paysages et des gens. Au fil des confidences, des parcours, des combats chers à ces plumes des villes et des bayous, se dessine le portrait complexe d’une nation plus clivée et en colère que jamais. Et qui n’en finit pourtant pas de fasciner. Hit the road, Jack! L.R.
Collection Litera
Éditions Gallmeister. Prix: entre 30 et 50 euros.
Voilà un an que Gallmeister s’est lancé dans la réédition de (très) grands classiques de la littérature (Austen, Tolstoï, Twain…). Sous coffrets, la collection Litera propose de nouvelles traductions afin de raviver le style des œuvres originales. Réputé pour son goût nord-américain, l’éditeur ne pouvait faire l’impasse sur la France. Ainsi, aux côtés de Gatsby le Magnifique ou de Sherlock Holmes, retrouve-t-on des chefs-d’œuvre signés Hugo (Les Misérables), Dumas (Le Comte de Monte-Cristo) ou Zola (Germinal). De quoi (re)plonger dans ces sommets de l’Histoire romanesque via un écrin à leur démesure. F.DE.
Bons cadeaux Librel
Valables un an dans toutes les librairies du réseau Librel et sur librel.be. Prix: de 10 à 200 euros.
Si vous cernez mal le profil livresque de votre nouveau crush ou que vous rêvez de faire plaisir à un neveu sans rien comprendre à ses fluctuantes passions, il existe une solution idéale: un bon cadeau de la plateforme Librel à montant variable, valable pendant une année dans 70 librairies indépendantes du Royaume. Comme c’est le genre d’endroit magique où on sociabilise, on fait ainsi résistance aux algorithmes. A.R.
Atlas inutile de Paris, de Vincent Périat
Éditions Le Tripode, 128 pages. Prix: 15 euros.
Il est des villes qu’à force, on croit connaître jusqu’au bout des doigts, jusqu’à ce qu’un ouvrage cocasse autant que poétique vienne vous prouver le contraire. Vincent Périat est fleuriste et, en arpenteur sensible, il a passé une décennie à glaner des anecdotes -comme autant de pas de côté ou regards de biais- sur cette ville où il a posé ses malles en 1998. Le résultat consiste en 100 cartes, depuis celle des îles disparues que l’on trouvait autrefois sur la Seine jusqu’aux adresses connues de Baudelaire. De quoi briller dans les soirées mais aussi aiguiser sa curiosité, nez au vent! A.R.
Lee Miller – Photographies
Éditions Delpire & co, 144 pages. Prix: 37 euros.
En avril 1945, Lee Miller, alors correspondante de guerre, se trouve à Munich. Hitler vient tout juste de se donner la mort. Alors qu’elle arpente les lieux du suicide, Miller décide de prendre un bain dans la baignoire du dictateur. La photo qui immortalise cette scène est devenue culte. Elle raconte en creux beaucoup de choses: l’horreur -les bottes portées par la photographe sont encore imprégnées de la boue des camps-, le retour à la vie, ainsi que le destin d’une artiste travaillée par l’idée de dévoilement et de contrastes. Souvent éclipsée par son rôle d’égérie du surréalisme, l’œuvre de Lee Miller a mis longtemps avant de se voir reconnaître à sa juste valeur. Pour en mesurer toute la puissance, c’est indubitablement vers Lee Miller – Photographies qu’il faut se tourner. À travers 115 images, sélectionnées par son fils, cet ouvrage articulé chronologiquement embarque le lecteur dans les pas de cette photographe à l’œil panoramique. M.V.
En BD
Le Ver de terre amoureux d’une étoile (et autres bandes dessinées, 1895-1922), de Benjamin Rabier
Une co-édition 2024/BNF, 96 pages. Prix: 35 euros.
Le 9e art n’a pas attendu d’être reconnu pour compter de grands artistes en son sein et le pionnier français Benjamin Rabier était d’évidence de ceux-là. Dessinateur d’abord dans la presse écrite dès 1889, devenu célèbre dans les années 1920 pour sa série pour enfants Gédéon et pour sa tête de vache qui rit qui illustre toujours les boîtes de fromage du même nom, Rabier fut aussi l’un des premiers à exceller dans le principe du gag en une page. Il en dessina plus de 1 400 dans les pages du Pêle-Mêle, du Journal Amusant et de La Jeunesse Illustrée. Des petites perles d’humour animalier, absurde ou burlesque, mais aussi des petits bijoux d’ingénierie graphique qui dynamite la mécanique de la planche en gaufrier telle qu’elle existe aujourd’hui encore. Gloire donc à Antoine Sausverd, l’expert qui a établi cette anthologie et en a rédigé l’introduction, ainsi qu’aux éditions 2024 (et la BNF) qui aiment transformer des œuvres patrimoniales devenues invisibles en superbes livres contemporains. Un must, aussi, pour vos tables basses. O.V.V.
Rébétissade, David Prudhomme
Éditions Futuropolis, 224 pages.
Il y a quinze ans, David Prudhomme imposait son élégance et son univers doux avec Rébétiko, du nom de cette musique populaire grecque qui fut la bande-son de ses guerres et ses révolutions dans la première moitié du XXe siècle. Un roman graphique qui suivait une bande de musiciens “chantant la nuit ce qu’ils vivaient le jour”. L’auteur lui donne aujourd’hui une suite, cette fois surtout dédiée à la troublante Beba, la chanteuse de rébétiko que l’on avait quittée en 1936, frappée par la censure du dictateur Metaxas. Une édition spéciale en demi-planche grand format tout en dégradé de gris avant la sortie du roman graphique en couleurs l’année prochaine. D’une beauté folle. O.V.V.
Sweet Dreams, de Charles Burns
Editions Cornelius, 104 pages. Prix 35,50 euros.
Cinquante images pour percer un peu de l’univers de Charles Burns, c’est peu, beaucoup et très beau à la fois. Sweet Dreams regroupe ainsi en grand format et dans un noir et blanc absolument superbe plusieurs dizaines de dessins que l’auteur américain a, dans un premier temps, autoédités dans deux fanzines risographiés, variation autour des “rom’ com’ comics” très populaires dans les années 50 aux USA, et plus précisément du stéréotype de la jeune femme alanguie sur un lit, prête à céder semble-t-il aux sirènes et aux tourments de l’amour. Une imagerie kitsch et vintage à laquelle Charles Burns rend hommage tout en la détournant jusqu’à la subversion. Ses jeunes femmes à lui n’attendent plus l’amour, mais se confrontent à leurs songes, soudain souvent proches du cauchemar: chair outragée, serpent prêt à les mordre, fantasmes d’ailleurs, rêves étranges ou angoisses érotiques… Comme sait si bien le faire l’auteur de Black Hole, Toxic ou Dédales, il trempe son impeccable ligne claire américaine dans un venin anxiogène aussi beau que fascinant. Il propose, pas même en creux, une vraie réflexion sur le regard masculin et la représentation des femmes dans les comics des fifties, même romantiques -mais tous réalisés par des (vieux) mecs- en plus d’un nouveau jeu entre le narratif et l’interprétation: si chaque image provoque en elle-même son récit, Burns présente à quelques pages d’intervalle, d’autres dessins qui peuvent être lus, ou pas, comme des suites ou des pistes d’explications. Froid mais brillant. O.V.V.
En cinéma
5 héroïnes de François Truffaut
Distribué par Carlotta. Prix: environ 50 euros.
Le 21 octobre dernier, on commémorait les 40 ans de la disparition de François Truffaut. Dans la foulée, les indispensables éditions Carlotta font paraître un superbe coffret collector limité rassemblant quatre de ses longs métrages emblématiques, qui bénéficient pour l’occasion d’une nouvelle restauration 4K, où les personnages de femmes tiennent la vedette: Nicole Chomette (jouée par Françoise Dorléac) dans La Peau douce, Ann et Muriel Brown (Kika Markham et Stacey Tendeter) dans Les Deux Anglaises et le Continent, Mathilde Bauchard (Fanny Ardant) dans La Femme d’à côté et Barbara Becker (Ardant, encore) dans Vivement dimanche! Riche en suppléments intéressants, l’objet s’accompagne surtout du documentaire François Truffaut, le scénario de ma vie de David Teboul (2024), tout récemment diffusé en télé, portrait éclairant nourri notamment par de tardifs documents originaux jamais publiés. N.C.
Pauline Kael – Écrits sur le cinéma
Édité par Sonatine. Prix: environ 32 euros.
“À mon sens, ce film représente ce que nous craignions que le divertissement de masse ne devienne: un grand huit pour gros débiles.” Non, Pauline Kael n’a pas connu l’Univers Cinématographique Marvel. Mais ça ne l’a pas empêchée de très tôt pressentir la dimension foraine et abrutissante qu’allait goulûment embrasser tout un pan de la production hollywoodienne. Critique de cinéma aussi célèbre (aux États-Unis) que controversée, cette réjouissante “Lady Vinegar”, comme la surnommait l’écrivain Norman Mailer, a notamment sévi durant plusieurs décennies dans les pages du New Yorker. Absolument allergique à la bêtise et à la médiocrité, mais aussi à la prétention et au snobisme, elle carbure à la passion, à l’exigence et aux jubilatoires coups de sang. Capable d’une férocité incroyablement tranchante, elle fut l’ennemie jurée de Clint Eastwood et de Stanley Kubrick, parmi de nombreux autres. Ses textes les plus marquants sont pour la première fois réunis en français dans un volume qui en impose. N.C.
Mad Max (5 films)
Distribué par Warner. Prix: environ 50 euros.
Emmené par Anya Taylor-Joy et Chris Hemsworth, le bien-nommé Furiosa a fait un flop dans les salles au printemps dernier. Pourtant, ce cinquième volet vengeur, à la fois prequel et spin-off de la saga Mad Max, n’est pas loin de surpasser en qualité Fury Road, précédent opus à la pourtant déjà très jouissive outrance dégénérée. On y retrouve en effet toute la spectaculaire et inventive radicalité qui fait le sel de ce grand opéra virtuose et nihiliste évoluant dans une infernale flambée de désespérance sur fond de folie décadente et d’effondrement sociétal. Aujourd’hui, les cinq films de la franchise sont rassemblés dans un coffret essentiel qui rappelle l’importance séminale de la vision post-apocalyptique de l’Australien George Miller. N.C.
En séries
The Crown – L’Intégrale de la série
ESC Éditions. Prix: 99 euros.
Passée de deux premières saisons sombres, brumeuses et explorant les méandres de l’Histoire contemporaine à deux ultimes plus soapy, en phase avec la culture de tabloïds qui a épuisé la monarchie, The Crown est ici réunie dans un coffret unique. Nanti de documentaires et making of dévoilant les coulisses d’une série passée maîtresse dans les reconstitutions (décors intérieurs et extérieurs, vêtements, culture) mais aussi l’usage de sa scénographie extérieure, l’ensemble est volumineux et copieusement documenté. S’y retrouve également tout ce qui a nourri la réflexion de ses créateurs autour des sphères intimes et politiques du pouvoir, de la symbolique d’une monarchie chancelant sur ses bases mais résiliente, et de son rapport distendu avec le réel et ses sujets. N.B.
House of the Dragon (saisons 1 & 2)
Distribué par Warner. Prix: environ 70 euros.
On le sait, le prequel très populaire de la série Game of Thrones, situant son action près de 200 ans avant les événements qui ont jeté les Sept Royaumes dans une guerre sans merci, devrait s’étaler sur quatre saisons. À mi-parcours, un coup d’œil dans le rétroviseur s’impose. Ce coffret flambant neuf rassemble les 18 épisodes disponibles à ce jour, soit près de 20 heures d’une fiction ostensiblement ambitieuse, gore et fantastique, aux personnages retors, littéralement obsédés par des questions d’héritage. Emballée dans une grandiloquence funèbre, House of the Dragon jongle entre les poussées fiévreuses de violence spectaculaire et des joutes verbales jamais aussi intéressantes que quand elles s’appuient sur l’infectieuse ambiguïté morale caractérisant ses personnages. Le tournage de la troisième saison du récit des rivalités qui ont miné la lignée des Targaryen ne débutera qu’en 2025. N.C.
True Detective (saisons 1-4)
Distribué par Warner. Prix: environ 70 euros.
En tout début d’année, Night Country, la quatrième saison nocturne et polaire de True Detective, née exactement une décennie auparavant, rappelait à quel point la série reste importante au sein du paysage fictionnel contemporain, renouant par la même occasion avec le succès de ses premiers pas poisseux et hypnotiques. Plus de 30 ans après Le Silence des agneaux, Jodie Foster y incarne à nouveau une enquêtrice rongée par le doute et des fêlures intimes. Cornaquée par la scénariste et réalisatrice mexicaine Issa López, cette dernière fournée en date féminise et redynamise considérablement une anthologie qui a toujours fait son miel des personnages complexes et torturés évoluant au cœur de récits policiers où la force quotidienne du Mal ouvre sur d’insondables réflexions philosophiques teintées de mysticisme. En 2015, Nic Pizzolatto, son créateur, se prenait sérieusement les pieds dans le tapis en pondant une deuxième saison assez ridiculement solennelle qui s’égarait jusqu’au cliché dans ses propres errances labyrinthiques. Quatre ans plus tard, son appréciable saison 3, emmenée par Mahershala Ali et Stephen Dorff, redressait indéniablement la barre sans toutefois véritablement renouer avec son éclat initial. Coffrées comme les deux autres dans cet exhaustif objet, elles apparaissent aujourd’hui comme d’imparfaites expérimentations pavant la quête d’excellence qui a toujours animé la série. N.C.
En scènes
Noël au Théâtre
Le théâtre pour l’enfance a la force de réunir les imaginaires, rêves et peurs de tous. Noël au Théâtre concrétise la chose depuis 42 ans en proposant un festival de créations de ce théâtre. Cette année, on y épinglera En barque (27/12, dès 3 ans, MCCS Molenbeek), poétique et voyageur. La représentation de 13h30 sera suivie de la Super Boum, fête pour les grands à partir de 2 ans, invités à venir déguisés et à profiter de musique, goûter et petits cadeaux. La programmation se veut inclusive, avec Douce révolution, spectacle où les codes des représentations théâtrales n’ont pas cours -possibilité de sortir de la salle, parler pendant le spectacle, etc. Kurdt (Théâtre National, 27/12) sur fond de musique de Nirvana, parlera aux ados, de leurs difficultés liées à ce moment de vie, et l’impact délétère des réseaux sociaux. Un festival à taille humaine, qui se partage, résolument. I.P.
En expos
MuseumPASSmusées
City-trip en proximité ou dimanche familial, les musées restent une valeur sûre pour qui souhaite se fouetter l’imaginaire. En dépit d’un territoire réduit, la Belgique peut se targuer d’un paysage culturel varié -un peu moins de 500 espaces muséaux (en ce compris les écomusées et autres centres d’interprétations). Pas assez connu, ce patrimoine s’appréhende de manière fluide avec le MuseumPASSmusées. Ce laisser-passer annuel donne accès à quelque 250 institutions pour l’équivalent du montant de seulement quelques entrées. Un bon calcul? Sans hésiter, d’autant plus que le pass permet de découvrir, gratuitement ou à prix réduit, de nombreuses expos temporaires. M.V.
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