Parallèles

Un peu de Lost, un soupçon de Stranger Things, une pincée des Revenants, une possible explication au grand mystère de The Leftovers… N’en jetez plus! Pour ce qui est des séries, Quoc Dang Tran, le créateur de Parallèles, a plutôt bon goût. Mais était-il nécessaire qu’il y picore éhontément pour cette nouvelle production Disney+? Trois adolescents, Sam, Romane et Victor, célèbrent l’anniversaire d’un quatrième, Bilal, dans un bunker en montagne. Non loin de là, au même moment, les scientifiques de l’ERN (le CERN dans la réalité) font un essai sur leur accélérateur de particules. Et voilà que Romane, Victor et Bilal disparaissent! Heu, non, pardon, Bilal est toujours là, mais il est plus vieux de quinze ans! Pendant ce temps-là, dans une dimension parallèle, ce sont Sam et Bilal qui se sont évaporés… On salue l’initiative: des séries européennes ( Parallèles est française) qui osent s’attaquer à la science-fiction, il n’y en a pas des milliers. Mais une fois n’est pas coutume, on en aurait demandé un peu plus (il n’y a que six épisodes de plus de 30 minutes à peine), ne serait-ce que pour approfondir l’une ou l’autre chose. L’intrigue notamment, un brin fumeuse (Bilal vient du futur pour sauver tout le monde, mais il ne s’en souvient pas). Cela dit, on admettra qu’on en saura plus sur les réalités parallèles grâce à Sofia, la mère de Bilal (excellente Naidra Ayadi), chercheuse à l’ERN, qui gratifiera nos héros (et le spectateur) d’une masterclass avec la porte-fenêtre de la véranda du chalet familial en guise de tableau noir. Grâce à Parallèles, on brillera ainsi en soirée en citant à l’envi la théorie d’Everett. Mais malgré quelques scènes touchantes et les prestations enthousiasmantes d’Omar Mebrouk en Bilal « vieux », et de Guillaume Labbé en gendarme maladroit, la série, à force de piller ses prestigieuses devancières, perd un peu son spectateur au passage. Dommage.