En collaboration avec les éditions Payot/Rivages, Casterman revisite quelques grands romans de la collection Rivages Noir. Bienvenue dans l’univers des polars les plus sombres.

Rien que des one-shots tirés de romans publiés sous la prestigieuse jaquette des éditions Rivages Noir. Voilà, en synthèse, ce que promettent les éditions Payot/Rivages et Casterman en lançant conjointement la collection Rivages/Casterman/Noir.  » Le roman noir est un genre qui enrichit les autres arts, explique François Guérif, directeur de la nouvelle série et fondateur de la collection Rivages Noir en 1986. Les bons films noirs sont généralement des adaptations d’excellents romans. Pour la bande dessinée, je pense que ce sera la même chose. Il s’agit d’une réinterprétation, pas d’un simple exercice d’illustration. Tout le monde connait Shakespeare. Mais en l’adaptant, Orson Welles lui donne une nouvelle dimension. »

UN MARIAGE D’AMOUR ET DE RAISON

Pour sceller leur union, les mariés ont invité à la noce quelques grandes pointures. Du côté des romanciers, Donald E. Westlake, Jim Thompson, Pierre Pelot et Budd Schulberg inaugurent le bal. Rayon dessin, Lax, Miles Hyman, Baru et Georges Van Linthout signent les quatre premiers albums dans des styles complètement différents: noir de noir pour les uns, rehaussés de couleurs pour les autres.  » Notre travail, poursuit François Guérif, c’est de mettre en contact deux univers. Plus prosaïquement, en compagnie du scénariste Matz, nous recherchons, dans notre catalogue, des romans qui pourraient coller avec le style d’un dessinateur. Nuit de fureur de Jim Thompson était incontournable pour inaugurer la série: c’est le numéro un de la collection Rivages Noir. Le dessinateur Lax a directement donné son accord pour l’adaptation de Pierre qui roule. Pour le volume Sur les quais, c’est Georges Van Linthout qui nous a proposé d’adapter le roman de Budd Schulberg avec l’aide du scénariste Rodolphe. Quant à Pauvres Zhéros , Baru et le romancier Pierre Pelot souhaitaient travailler ensemble depuis longtemps. La nouvelle collection leur a permis de faire aboutir leur projet. »

Un projet synonyme de première belle découverte. En racontant la disparition d’un jeune handicapé, quelque part dans l’est de la France profonde, Baru et Pelot se complètent admirablement pour démontrer que les plus pervers ne sont pas forcément ceux que l’on croit.  » La collection est partie sur un rythme de 6 à 8 publications par an, précise François Guérif . Pour la prochaine sortie, je peux déjà vous annoncer Shutter Island de Dennis Lehane revisité par Christian De Metter (Ndlr, à qui l’on doit déjà l’excellent polar L’£il était dans la tombe). Quant à la collaboration avec Casterman, elle est excellente. Pour l’instant, on peut dire que c’est un beau mariage. » Une union qui a pour principale vocation de faire découvrir de grands auteurs à des personnes qui n’ont jamais osé tremper leurs mirettes dans l’encre sombre du roman noir.

u bd.casterman.com

VINCENT GENOT