Môbius – t. 1: Les Fils du vent
Richard Corben est mort? Vive Pécau et Kordey! Voilà deux auteurs qui ont bien intégré les enseignements du maître: une intrigue relativement simple -une chasse à l’homme- dans un univers complexe dont les règles échappent à au moins un des personnages principaux. Le tout servi par un dessin semi-réaliste et hyper fluide, nappé de couleurs acidulées. La base de l’univers imaginé par les auteurs est la réincarnation: chaque personne qui meurt se retrouve dans un monde parallèle sans se souvenir de ses vies précédentes. Seuls les « Voyageurs » s’en rappellent. Employés par Mont, l’organisation régissant tous les univers parallèles, ceux-ci règlent les différents problèmes causés par des personnes mal intentionnées. Faisant s’entrechoquer les théories du monde quantique et les croyances gitanes (peuple qui, selon la légende, a été initié par les dieux égyptiens aux voyages entre les mondes), Môbius est riche en scènes d’action et en rebondissements. Pécau est un scénariste qui maîtrise parfaitement son histoire. Il ménage son intrigue, distillant des infos sur la complexité de ses univers -il y en a 9999!- avec pas mal d’humour. Igor Kordey est à son affaire, à l’aise dans toutes les dimensions, sur la Terre n°1 ou dans la Venise de Terra n°4920, gratifiant le lecteur de paysages grandioses. Et connaissant les bêtes, il ne faudra pas attendre la suite trop longtemps.
De Jean-Pierre Pécau et Igor Kordey, éditions Delcourt, 56 pages. ****
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici