Media crash: qui a tué le débat public?
Ils sont industriels, grands patrons dans le luxe, les transports, la téléphonie, le bâtiment et les travaux publics… Neuf milliardaires détiennent plus de 90% des grands médias, télévisions, radios et journaux français. Jamais le pays n’a connu une telle concentration des médias privés. Si le secteur est considéré comme le deuxième le plus rentable, l’intérêt n’est pas pour autant purement économique. Certains profitent allègrement de leur position pour défendre leur profit privé au détriment de l’info d’intérêt public. Peu soucieux (c’est un euphémisme) des citoyens et de ces démocraties dont les médias sont censés être les garants, ces gens sans scrupules façonnent, orientent, parfois hystérisent… De Vincent Bolloré, qui a supprimé Les Guignols et laissé dire n’importe quoi à Zemmour (injures raciales et religieuses, fake news) pendant des années, à Bernard Arnault (Les Échos, Le Parisien), homme aussi discret qu’inquiet de son visage public. Valentine Oberti (Mediapart, ex-Quotidien) et Luc Hermann (Premières Lignes) épinglent dans un outil plus pédagogique que d’investigation la fabrication compliquée de l’information, le comportement des nababs et les abus de position dominante. Nourri par des économistes, des journalistes, des chargés de recherche…, ce documentaire à montrer dans les écoles est une synthèse inquiétante mais sans grandes révélations de la situation. Le détricotage d’attaques contre la liberté de la presse.
De Luc Hermann et Valentine Oberti. 1 h 32. France. 2021. Programmation Démocratie et pouvoir
7
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici