Manuel de Civilité Biohardcore

Changer le monde, ce serait si simple avec un peu de poésie, de punkitude, de sens graphique et de radicalité, à l’image de ce Manuel de Civilité Biohardcore très indé, et réalisé en trio par un poète (Antoine Boute), un plasticien (Stéphane De Groef, à la fois directeur artistique chez Tusitala et graphiste au Frémok, au coeur donc de cette coédition) et un dessinateur (Adrien Herda, Lyonnais issu de Saint-Luc). En une soixantaine de fiches naviguant entre BD, propagande et pédagogie dévoyée, ce Manuel effectivement aussi coloré que hardcore édicte quelques règles pour ériger un « monde d’Après » plus vert, plus cool, moins capitaliste et enfin débarrassé de ses cons. Exemple?  » 1. Pénétrer profond la loose libérale. 2. Toucher la limite, passer le cap du burn-out, presque mourir. 3. Pleurer à chaudes larmes, ne rien en perdre. 4. Les vendre au prix fort au Bio Tears Aqua Park« , un parc aquatique expliqué dans une fiche qui précède, où l’eau chlorée est remplacée par les larmes et qui permet ainsi  » aux pauvres de prostituer leur tristesse et aux riches de s’y baigner« . Pour sûr, avec ceux-là, la révolution sera aussi esthétique que malaisante.

Manuel de Civilité Biohardcore

D’Antoine Boute, Stéphane De Groef et Adrien Herda. Éditions Tusitala et Frémok, 64 pages.

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