Les dessinateurs débutants se réunissent souvent en collectif pour partager techniques et expériences. Et plus si affinités.

Sauf vista exceptionnelle, un étudiant en bande dessinée a peu de chance d’être publié à la sortie de ses études. Pour se faire connaitre, il doit souvent rejoindre l’atelier d’un professionnel où il servira de petite main tout en essayant de développer son style. Franquin chez Eddy Paape, Walthéry et Derib chez Peyo, Cosey chez Derib… Quasiment toutes les pointures de la BD ont suivi ce chemin.

L’ASSOCIATION OUVRE LA VOIE

Depuis le milieu des années 1980, d’autres voies vers la reconnaissance émergent. Initié par des étudiants en fin d’études ou des autodidactes éclairés, les collectifs d’artistes fonctionnent à la manière d’une auberge espagnole dans laquelle le dessinateur apporte et prend ce qui peut faire évoluer sa création. Cofondé en 1990 par Lewis Trondheim, Matt Konture, David B, Stanislas, Killofer et Mokeït, L’Association reste l’un des collectifs francophones les plus emblématiques de la BD actuelle. Pépinière de nouveaux talents dont sont issus des auteurs comme Blutch, Joann Sfar, Marjane Satrapi ou encore notre compatriote Dominique Goblet, L’Association a su imposer en quelques années une manière d’éditer de la bande dessinée qui sortait du lot sans pour autant effrayer le grand public. Cette autre manière de faire de la BD obligera les éditeurs traditionnels à repenser leurs collections: Dargaud lance Poisson Pilote, Dupuis mise sur la collection Aire Libre…

FRMK CHERCHE à S’IMPOSER

Moins connus que les gens de L’Association, Les Requins marteaux défendent le créneau de la bande dessinée d’humour. Après quelques années de fanzine, les auteurs du collectif montent un label indépendant avec lequel ils vont marquer les annales de la BD underground française. Au tableau de chasse des squales déjantés, on peut épingler Willem, Guillaume Bouzard ou encore le Belge Nix, dont nous publions chaque semaine un strip dans notre rubrique Focusf@ctory (en page 7).

En effet, en Belgique, ce type d’association peine à rencontrer un large public. Innovateur à plus d’un titre, le collectif Fréon, lancé par Thierry Van Hasselt et Vincent Fortemps, tente l’aventure de l’édition d’avant-garde. Peu nombreux, leurs ouvrages jouent la carte du livre objet et de l’excellence graphique. En 2002, malgré le succès d’estime, Fréon devra fusionner avec l’éditeur français Amok pour poursuivre l’aventure. Baptisée FRMK (prononcez Frémok), la nouvelle structure continue de parier sur des ouvrages difficiles, mais artistiquement parfaits.

www.fremok.org

Vincent Genot