Lidia fait sa loi ****
Depuis son lancement discret sur Netflix, cette série italienne fait de jolies vagues, qui la hissent sur les hauteurs des tops de streaming de la plateforme. Elle propose un portrait de l’authentique première femme avocate italienne, Lidia Poët, au gré d’enquêtes criminelles qui romancent sa destinée contrariée et dénoncent le sexisme caractéristique du XIXe siècle -dont on reconnaîtra certains lieux communs actifs encore de nos jours. Admise dans l’ordre des avocats en 1883, à Turin, Lidia Poët en fut évincée 1884 par décision de la Cour de cassation. C’est à ce moment que débutent ses aventures, qui la dépeignent en femme libérée, anti- héroïne fauchée mais flamboyante, en lutte constante contre un patriarcat accroché à ses privilèges. Plus que pour ses qualités relevant du genre policier, la série vaut pour sa dénonciation de la condition des femmes, considérées comme des anomalies, portée par un personnage en déséquilibre permanent, à la fois forte, résolue et vulnérable, qu’incarne une Matilda de Angelis (The Undoing) solaire, déterminée. Après un premier épisode un brin aguicheur mais qui donne le ton, Lidia fait sa loi déroule des enquêtes évoquant un peu de Sherlock Holmes, dans une reconstitution historique qui fait la part belle aux décors et aux costumes, mise en valeur par une alléchante photographie. Les accents de comédie sont fournis en contrepoint par la présence d’un journaliste, Jacopo Barberis, et du frère de Lidia, Enrico, qu’elle doit se farcir pour couvrir ses agissements. Malgré quelques lourdeurs, Lidia fait sa loi réussit le pari de réunir féminisme et lutte des classes dans un divertissement intelligent.
Une série créée par Guido Iuculano et Davide Orsini. Avec Matilda De Angelis, Pier Luigi Pasino, Eduardo Scarpetta. Disponible sur Netflix.
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