Les Nétanyahou
Corbindale, État de New York, 1960. L’historien fiscaliste Ruben Blum se voit confier la charge de superviser le recrutement du professeur Ben-Zion Nétanyahou au sein de l’université. Contre toute attente, ce spécialiste de l’inquisition en Espagne au Moyen Âge débarque avec femme et enfants, dont un certain Benjamin, dit Bibi, futur chef d’État d’Israël. Faisant » un foin pas possible« , le parachutage des « Yahous » occasionne moult frictions familiales et autres duels à couteaux tirés idéologiques et théologiques… Sous-titré » Ou le récit d’un épisode somme toute mineur, voire carrément négligeable, dans l’histoire d’une famille très célèbre« , cette satire des campus novels se distingue par son ironie virevoltante. Avec flegme et mauvaise foi, on s’y écharpe en des tableaux au crescendo burlesque du meilleur effet. En fin de bouche, le dernier acte culmine avec une postface délivrant une clé de lecture sur le « mentir vrai » au coeur de cet exercice de construction romanesque virtuose, bâti à partir d’une anecdote… Revers de la médaille: la précision -disons-le, touffue- avec laquelle Joshua Cohen (Le Paradis des autres) plonge dans l’Histoire du sionisme révisionniste colporté par Ben-Zion Nétanyahou, laisse son lecteur parfois aussi admiratif qu’empêtré, croulant sous son érudition.
De Joshua Cohen, éditions Grasset, traduit de l’anglais (États-Unis) par Stéphane Vanderhaeghe, 352 pages.
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