Nouveau chapitre greffé au projet-passerelle Living Traces, une programmation initiée par Kanal-Centre Pompidou depuis mars 2022, Kinshasa-(N)tonga entend pousser plus loin la réflexion autour du destin chahuté de la République démocratique du Congo. Plus de 60 ans après l’indépendance du pays, cette exposition en forme de double regard sur le passé et le présent n’est pas un luxe d’intellectuel… mais une nécessité profonde. Pour cette raison, on ne peut que se réjouir du fait qu’après avoir été montrée à Kinshasa, la proposition s’installe désormais à Bruxelles. Au centre du propos, une mégalopole tentaculaire forte d’une population de plus de 10 millions d’habitants dans laquelle se mêlent de manière emblématique sédiments postcoloniaux empreints de “nécropolitique” -un néologisme d’Achille Mbembe qui met au jour le fait que l’expression ultime de la dominance est d’énoncer qui pourra vivre et qui pourra mourir- et possibilité d’une Histoire propre. Plusieurs artistes -Gosette Lubondo, Azgard Itambo, Mega Mingiedi, Sammy Baloji, Prisca Tankwey…- abordent cette urbanité avec pour horizon une phrase signée par l’économiste sénégalais Felwine Sarr: “Le mode singulier d’être au monde, qui définit nos identités, doit se refléter dans l’apparence de nos villes”.

au K1, Bruxelles.