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5 octobre 1962. Dix-sept ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Beatles sortent leur premier single, Love Me Do/P.S. I Love You. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les Fab Four vont changer la face du monde, dépasser toutes les attentes et révolutionner le monde artistique à tous ces étages: musicale, sociologique, technique, économique ou vestimentaire. Le simple fait que Arte ait décidé de fêter ce cinquantième anniversaire en grande pompe (documentaires, films et lives se succèdent pendant plus de dix heures) en est la preuve éclatante et définitive: l’£uvre des Beatles est un bijou comme n’en contient pas le coffre-fort privé de la reine Elizabeth. Quant à la rumeur qui voudrait qu’ils soient juste bons à nous conter fleurette, ne la croyez pas, elle est faussée. Démonstration avec le documentaire de Leslie Woodhead, Les Beatles à l’assaut du Kremlin, qui revient sur l’implication du quatuor dans la chute du communisme en URSS. Où comment mêler d’immenses mélodies à un contexte répressif historique -en plus de la censure et des arrestations, on ne compte plus le nombre d’albums détruit par des milices anti-Beatles.
Plus encore qu’une simple histoire de potes (de pop?), l’£uvre des Beatles se fait donc rapidement sociétale. Outre les costumes et leur approche créative du studio, les quatre scarabées -en particulier John Lennon- ont montré qu’un changement était nécessaire. Des irrévérences, bien entendu, rendues possibles grâce à l’immense succès rencontré par le groupe à travers le monde, mais néanmoins bien réelles. A part ça, que retenir de cette journée gargantuesque? Que mettre en avant? La beauté du John Lennon One To One Concert, le bonheur psychédélique du Magical Mystery Tour ou l’historique Becoming The Beatles? Ne faites pas le tri, savourez seulement l’instant. Car, si le Magical Mystery Tour l’emporte par K.O. grâce à ses idées loufoques, pour ce qui est de l’émotion, John Lennon One To One Concert s’avère précieux. C’est un peu comme si chaque documentaire ne pouvait exister sans les autres, comme s’il prenait sens au contact d’autres images. En faisant cela, Arte redonne aux Beatles leur dimension originelle, pose sur leurs £uvres un regard qui mobilise les consciences et, par la même occasion, rappelle l’innocence de toute une époque. Ne reste plus qu’à aller écouter ou réécouter leur anthologie.
Maxime Delcourt
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