« On vit dans un monde dans lequel les séries ont pris un espace certain », estime le célèbre avocat Marc Uyttendaele, qui a écrit A tort ou à raison. « Mais à mes yeux, la plupart des séries judiciaires sont formatées, et manquent de plausibilité. Ici, la production a eu l’idée de proposer quatre personnages, en leur créant un passé commun, une vie présente et un avenir. Leur vie de tous les jours influence leur manière d’exercer leur fonction, comme dans la réalité. « Et il y a de la chair, dans les deux épisodes diffusés ce soir, auxquels Marc Uyttendaele a déjà écrit une suite de quatre épisodes dont le tournage dépendra du succès de ces deux premiers. Il a donné corps à ces destins croisés durant ses vacances et ses week-ends, envisageant l’écriture comme un loisir. « J’ai une chance inouïe », concède-t-il. « J’ai un métier passionnant, et la vie me fait en plus le cadeau de me donner droit à une échappée belle à travers l’écriture. »
Vous égratignez un peu le système judiciaire belge. Par là, vous ne craignez pas d’écorner votre image personnelle?
J’ai toujours essayé de faire mon métier de manière intègre et engagée. Mon but n’est pas de me donner une bonne ou une mauvaise image. Je ne cirerai jamais les chaussures d’un milieu, quel qu’il soit. Prétendre que le monde judiciaire belge échappe à la critique serait ridicule.
La série fait référence à des faits divers qui ont marqué l’opinion belge, comme l’affaire Sémira Adamu. Jusqu’où aller dans la citation d’affaires ayant existé?
Nulle part. Le but n’est pas de raconter des histoires vraies, mais des histoires qui auraient pu exister. C’est le grand objectif de cette série, et en cela elle s’inscrit dans la mission de service public de la RTBF. Elle montre les qualités et les défauts du système, et que la vérité est un concept très relatif lorsqu’on la confronte à la réalité.
Le final tend à démonter que la vérité judiciaire peut lourdement décevoir, qu’elle peut être injuste ou amorale…
C’est ce que je vis dans mon métier au quotidien. Je ne crois pas au bon et au méchant, à la vérité univoque. Et la première chose que j’enseigne à mes étudiants en droit, c’est que s’il est fabuleux de défendre des principes, ça a toujours un coût.
My.L.
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