Jarvis Cocker & Chilly Gonzales
« Room 29 »
DISTRIBUÉ PAR DEUTSCHE GRAMMOPHON.
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À Los Angeles, sur Sunset Boulevard, le Chateau Marmont n’est pas qu’un simple hôtel. C’est un mythe. L’un des symboles d’Hollywood, dans tout ce que son glamour peut avoir d’excessif, de décadent et d’absolument vain. L’établissement est au centre du nouveau projet de Jarvis Cocker (Pulp) et Chilly Gonzales. Deux personnages qui, pour avoir emprunté des chemins différents (le chanteur anglais n’a plus sorti d’album depuis Further Complications en 2009; le musicien canadien n’arrête jamais), ont toujours été pareillement fascinés par la culture pop. On n’est donc pas complètement surpris de les voir se lancer ensemble dans ce Room 29.
Planté derrière son piano, Gonzales accompagne un Cocker plus baroque que jamais. À deux, ils racontent et mettent en musique les histoires des fantômes qui continuent de hanter la chambre 29 du fameux hôtel (et dans laquelle Cocker a lui-même dormi). Ponctué d’extraits de films, l’exercice aurait pu vite sombrer dans l’ironie, contaminé par tout ce que l’illusion hollywoodienne peut avoir de creux. Le numéro de pop cabaret livré par le binôme évite pourtant l’écueil. Cocker a beau ne pas lésiner sur les effets dramatiques, il ne peut cacher sa fascination pour un monde dont les paillettes et l’éclat l’attirent autant qu’ils le dégoûtent. « This whole place is built on a lie, but what a lie! », chante-t-il ainsi. À noter, le concert-spectacle qui a servi de trame au disque sera rejoué par les intéressés, le 7 avril prochain, à la Gaîté lyrique, à Paris, et diffusé en livestreaming pendant 72 heures sur concert.arte.tv.
L.H.
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