Permanent Vacation (1980)

Antithèse du rêve américain, Permanent Vacation est le premier long métrage de Jim Jarmusch. Un travail de fin d’étude qu’il a financé avec un prêt pour l’achat d’une voiture et une bourse Louis B Mayer qui le rendait malade (le bonhomme a détruit Les Rapaces d’Eric Von Stroheim et fait fondre la pellicule pour en récupérer les particules d’argent). Il retrace deux jours et demi dans la vie d’Aloysius Parker. Un jeune vagabond fan de jazz confronté à des inadaptés so-ciaux, étrangers au monde du travail.

Stranger than paradise (1984)

C’est grâce à Nicholas Ray et… Wim Wenders, dont il est l’assistant, que Jarmusch finance la version longue de The New World. Entendez ce fameux Stanger than paradise. Dans ce drôle de road movie, l’immobilisme fait la loi. L’ennui rythme le quotidien. Une jeune Hongroise de 16 ans et son cousin installé aux Etats-Unis quittent Miami pour la Floride. Le fondu au noir devient l’une des signatures esthétiques de Big Jim. Prix spécial du jury à Sundance et caméra d’or au Festival de Cannes.

Down By Law (1986)

Trois prisonniers sans grand-chose en commun doivent partager une cellule dans le bayou, en Guyane. Un animateur radio à la ramasse et un maquereau trop gentil pour le métier s’y coltinent un Italien plein de folie et d’entrain qui parle deux mots d’Anglais mais ne sait pas la boucler. Tom Waits est renversant à l’écran comme sur la bande-son et on découvre les premiers pas au cinéma de Roberto Benigni. I scream. You scream. We all scream for ice cream.

Dead Man (1995)

Interprété par Johnny Depp, le naïf comptable William Blake (oui comme le poète) a abattu un homme pour sauver sa peau et se retrouve traqué par trois tueurs à gage. Jarmusch fait pour la première fois appel à un directeur (une directrice) de casting et signe un western moderne ultra stylisé et poétique. Outre la B.O. hallucinante et hallucinée de Neil Young, on remarque la présence d’Iggy Pop. Des références aux Doors et à Tom Petty. La toute grande classe.

Ghost Dog (1999)

Hommages et clins d’£il à Melville et son Samouraï, Kurosawa et son Rashomon, Ghost Dog est sans aucun doute le film le plus enlevé de Jarmusch. Le plus grand public aussi. A tout le moins avant la sortie de Broken Flowers. On y suit un tueur professionnel zen afro américain guidé par des textes médiévaux japonais et y croise des mafieux italiens pas très malins fans de rap hardcore. Drôle et décalé.

Coffee and cigarettes (2003)

Douze ans après Une Nuit sur terre, ses étranges et amusantes histoires de taxi, Jarmusch renoue avec le film à sketches. Il réunit une dizaine de petites scènes baignant dans la caféine et les nuages de nicotine. Ses potes (les White Stripes, Steve Buscemi, Roberto Benigni…) se jettent une jatte ou se grillent une clope en blablatant sur leurs joies et hantises devant une caméra. Le face à face Tom Waits/Iggy Pop est inoubliable.

J.B.

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