Into the White

Avant de sortir un album plus calme et subtil cet été, le guitar hero définitif du XXIe siècle branche l’électricité.

Sur les photos qui accompagnent la sortie de Fear of the Dawn, son nouvel album solo, Jack White a les cheveux bleus. Rangés mais bleus. Genre le Jonathan Rhys Meyers de Velvet Goldmine dont le coiffeur serait sorti de prison et qui se serait acheté un peigne pour fêter la nouvelle. Pas de panique. L’ancien White Stripes est loin de virer glam. Il est même de retour avec un disque aux guitares incendiaires, des chansons lourdes et triturées, taillées pour foutre le feu aux salles de concert. Ce n’est pas un album déjà mais deux que Monsieur Jack entend sortir cette année. Il a d’ailleurs dévoilé deux titres plus apaisés et intimistes ( Love Is Selfish, Queen of the Bees) qui figureront sur Entering Heaven Alive à paraître le 22 juillet.  » Un gentil album de dimanche matin« , annonce-t-il, auquel participe notamment le génial et vintage Pokey LaFarge.

À la fois artisan et businessman, Jack White sait y faire. Taking Me Back, le titre d’ouverture de son nouvel album, est apparu l’an dernier dans la bande annonce du jeu vidéo Call Of Duty: Vanguard, le dernier né de la franchise. Et comme si cela ne suffisait pas pour faire le buzz, il déclinait la chanson en deux versions. L’une plus douce avec violon et guitare acoustique intitulée Taking Me Back (Gently) et l’autre, l’originale, nettement plus rock, pour secouer les gamers.

Into the White

Cela fait 20 ans maintenant que le guitar hero de Detroit bouscule à sa manière l’industrie. White a joué dans des stades de foot et pondu un hymne qui s’y chante quand il n’est pas là ( Seven Nation Army). Il a relancé le marché du vinyle, envoyé de la musique dans l’espace. Il a ouvert son label, son studio, son club, son magasin de disques ambulant (le Rolling Record Store). Il a créé des super groupes (The Dead Weather, The Raconteurs) et a relancé des carrières (celles de Loretta Lynn et de Wanda Jackson notamment).

Pendant le confinement, White a bossé sur les quartiers généraux de Warstic, la société de battes de base-ball qu’il partage avec le joueur retraité Ian Kinsler, et sur le magasin Third Man qui a ouvert à Londres fin 2021. Il a aussi travaillé le mobilier sur mesure. Lui qui, il y a 20 ans, planquait des disques derrière les ornements dont il recouvrait les meubles. Your Furniture Was Always Dead… I Was Afraid to Tell You, enregistré avec son maître en tapisserie Brian Muldoon, avec qui il formait The Upholsterers.

Fear of the Dawn est un disque gras et sauvage qui préfère la puissance à la finesse et qui ne manque pas d’idées. Même si, bombastiques, elles laissent parfois de glace. Un de ces albums qui conjugue le rock (de stade) au temps de son époque. Basé sur un sample de Cab Calloway et fruit d’une collaboration avec Q-Tip (A Tribe Called Quest), Hi De Ho par exemple mêle ainsi rock, rap et électro. Et dire que White jouera à Forest en plein festival de Dour…

Jack White

« Fear of the Dawn »

Distribué par Third Man Records. Le 16/07 à Forest National.

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