C’est l’un des gros buzz belgo-belges de ces derniers mois. Actif depuis déjà un moment, STUFF. sort aujourd’hui son tout premier album. Un disque de jazz instrumental, qui aurait passé ses week-ends dans les soirées hip hop ou électro. Ils sont cinq au générique: Lander Gyselinck (batterie), Joris Caluwaerts (claviers), Dries Laheye (basse), Andrew Claes (Saxo, EWI -sorte d’instrument à vent électrique), et Mixmonster Menno (platines). Pas facile de tous les coincer en même temps. Une question d’agendas: chacun des membres de STUFF. mène en effet d’autres projets en parallèle… (le jour de notre rencontre, Joris Caluwaerts, vu notamment chez Zita Swoon, Styrofoam, The Go Find…, s’est fait excuser).

Comme tout bon groupe, l’histoire de STUFF. a commencé dans un café: le White Cat, à Gand. « Tout est parti d’une initiative de Lander, explique Mixmonster Menno. Chaque premier jeudi du mois, il a commencé à y organiser des sortes de jams. » Au départ, l’endroit est plutôt occupé par des DJ’s. Pourtant, la sauce prend. Lander Gyselinck: « On préparait des morceaux qu’on aimait bien: des trucs des années 80, 90, pas mal de hip hop, d’electronica… On les utilisait comme cadres pour improviser. Un peu comme si on les remixait en live. Ou de la même manière que les orchestres jazz donnaient leur version des standards. » Pendant trois ans, STUFF. peaufine donc ses propres standards: de Kraftwerk à Erykah Badu, de Flying Lotus à J Dilla. Laheye: « Sur le papier, on a tous étudié le jazz. Mais à travers ça, il s’agissait surtout d’acquérir assez de compétences pour pouvoir improviser et jouer avec la musique, toutes les musiques. »

Du concert au disque

En 2011, le festival Brosella propose une carte blanche à Lander Gyselinck (en collaboration avec les Américains G&D). « Dans la foulée, on a décidé de se fixer et de choisir le nom STUFF. » En capitales, et avec un point –« parce que cela donne mieux »… C’est le bon moment. Après des années marquées par le règne du laptop comme seul studio, l’heure est au retour des groupes et d’une musique plus organique. Des groupes jazz comme BadBadNotGood (au Canada) ou Gogo Penguin (en Angleterre) font bouger les lignes. Andrew Claes: « Des gens comme Moodymann ont intégré le jazz dans la house. Mais au bout d’un moment, cela a fini par se disperser dans une sorte de lounge toute pourrie. Du coup, ces dix, quinze dernières années ont surtout été marquées par des musiques très électroniques, très dures, comme le dubstep ou le breakcore. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’on revient à quelque chose de plus soulful, via le hip hop. C’est toujours une question de cycle. »

Aujourd’hui, la philosophie de STUFF. a enfin été traduite en disque. Une gageure pour un groupe qui se définit d’abord par ses prestations sur scène. Gyselinck: « En gros, on a tout enregistré dans les conditions du live, en trois jours, à la Chapelle (fameux studio à Waimes, en province de Liège, ndlr). Mais après, on a encore chipoté pendant un mois et demi. » Reste une question: STUFF. est-il devenu le projet principal de chacun de ses membres? Hésitations… « Personne n’osera l’avouer, mais c’est le cas, oui. Mais on sait aussi que pour garder STUFF. vivant, il est important de conserver tous ces autres groupes à côté. Cela permet de ramener un peu d’air frais.« 

?STUFF., STUFF., DISTRIBUÉ PAR NEWS. EN CONCERT, E. A., CE 19/03, À L’ANCIENNE BELGIQUE, BRUXELLES.

L.H.

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