Friday (tome 1)

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La littérature young adult mettant en scène des ados qui mènent des enquêtes dans le domaine de l’étrange ou aux prises avec des entités maléfiques est depuis longtemps un genre en soi chez nos amis d’outre-Atlantique. Saupoudrée d’un zeste de “gothique” -littéraire, pas architectural-, vous obtenez Friday. Puisant dans ses lectures de jeunesse, le scénariste Ed Brubaker imagine une petite bourgade balnéaire du Connecticut dans les années 70, où Lancelot Jones, jeune adulte taciturne, aide le shérif local dans ses enquêtes. D’étranges phénomènes le poussent à reprendre contact avec son ancienne amie Friday, partie depuis à l’université. Le récit lorgne plus du côté d’un Lovecraft que des Goonies malgré une touche de romance avortée et une ambiance college movies décalée. On pense également au génial illustrateur Edward Gorey, même si les cadrages et les personnages ont également une lointaine influence manga. La série prévue en trois tomes aurait sans doute gagné en efficacité si elle avait été éditée d’un bloc: on ne peut éviter en effet une certaine frustration, due à la fin abrupte de ce premier tome qui se termine au moment où tout commence et dans lequel, sans doute pour des besoins scénaristiques, les auteurs font de longs flash-back expliquant les relations complexes entre les différents protagonistes. Reste une très chouette série gothique prometteuse.

D’Ed Brubaker, Marcos Martin et Muntsa Vicente, éditions Glénat, 120 pages.

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