Father John Misty

« Chloë and the Next 20th Century »

Le terme générique employé ici, americana, ne vaut guère plus que la catégorisation demandée par la rubrique. Une approximation de géographie sonore. Artiste arc-en-ciel, J. Tillman a réalisé sous son nom civil et sous le patronyme de Father John Misty, treize albums perso depuis 2003. Multipliant aussi les projets comme sa participation avec les très doués Fleet Foxes, en live, et sur le Helplessness Blues sorti en 2011. Tout cela mixé à une personnalité protéiforme, née en Caroline du Nord en 1981. Le gars est éduqué dans le messianisme hardcore -sa mère est fille de missionnaires partis en Éthiopie- et puis dans les miasmes d’un parcours US indie typique. Le fameux triple D: dépression, drogues, doutes. Plus une dose de troubles du stress post-traumatique. Tout cela donne ici de la très très bonne musique. Aujourd’hui, il se situe au bizarre carrefour entre la nourriture folk-country naturaliste, des textes pessimistes et des arrangements orchestraux issus de la B.O. hollywoodienne. Arrangements sympho-pharaoniques, sens pointu du drame mélodique, exagérations et déviances des sentiments intimes. En ressortent plusieurs moments splendides, tous convoqués dans un spleen en Panavision: (Everything But) Her Love, Funny Girl -allusion au film sixties avec Barbara Streisand- ou encore l’absolument somptueux Buddy’s Rendezvous. Avec cette vidéo décalée où le très roots et western Goodbye Mr. Blue est tourné de belle façon naturaliste à Sofia.

Father John Misty

Distribué par Pias.

9

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