Vincent Genot
Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

Après onze ans de bons et loyaux services, le magazine Bodoï cesse sa parution. Pour mieux revenir à Angoulême, assure-t-il. À voir…

Créé par les frères Vidal et Hervé Loiselet en septembre 1997, Bodoï était le plus ancien mensuel d’informations indépendant (non lié à un éditeur) dédié au monde de la BD. Après la disparition des A Suivre, Pilote et autres Lettres et Cahiers de la bande dessinée, il faisait figure d’oasis au milieu du désert. Interviews, prépublication, dossiers thématiques et actualités permettaient de suivre mensuellement l’évolution du secteur. Avec des hauts et des bas, il est vrai. Plus vraiment en phase avec l’actionnaire, Jean-Marc Vidal, le rédacteur en chef aux commandes depuis le premier numéro, quitte sa création en 2007. Il sera rapidement suivi par son frère Frédéric avec qui il lance, en janvier 2008, le mensuel CaseMate. Ces départs auront une incidence sur les choix rédactionnels de Bodoï. Et le nombre de lecteurs? Ce qui est certain, c’est que fin septembre 2008, Bruno Bonnell, le propriétaire de Bodoï, annonce la suspension du magazine. Pour mieux travailler sur un portail Internet  » qui permettra de réunir, autour du thème BD, beaucoup plus d’informations, de moyens ou d’accès à la BD et à ses produits dérivés« , explique-t-il à nos confrères du site ActuaBD. Ce site devrait être le complément idéal au magazine qui devrait faire sa réapparition à l’occasion du festival d’Angoulême.

Pas de support alternatif

Du côté de CaseMate, dont les rumeurs annonçaient également la disparition, on continue à croire au papier. « CaseMat e va bien, et il n’est pas question d’arrêter sa parution, assure Frédéric Vidal, son rédacteur en chef. Même si je ne prédis pas l’avenir, je pense que le papier reste un incontournable pour parcourir correctement une planche de BD. Il n’existe pas de support alternatif. Je parle pour la BD franco-belge. Au Japon, je sais que les mangas spécialement dessinés pour l’écran remportent un certain succès. Mais, tant qu’une véritable alternative numérique n’existe pas, le magazine papier a encore de beaux jours devant lui. Par contre, il y a lieu de repenser notre manière de faire une revue. On ne peut pas concurrencer Internet et sa pléthore de sites dédiés à La BD sur les informations rapides ou les brèves. On doit donc apprendre à mieux angler nos articles, à proposer des papiers d’analyse qui font le tour d’une question. Il est également interdit de transiger sur la qualité… C’est à ce prix là que nous garderons nos annonceurs traditionnels que sont les éditeurs, et que nous arriverons à courtiser ceux qui ne sont pas directement liés à la BD. » En la matière, le numéro d’octobre de CaseMate est un peu symptomatique puisqu’il affiche sa première publicité automobile.

www.bodoi.infowww.casemate.fr

Vincent Genot

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