En prison pour rien

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Près d’un tiers des détenus en France sont des « prévenus », des personnes en détention provisoire, attendant que l’instruction soit menée à terme. En raison d’une justice trop pressée d’arrêter un coupable, d’un système obnubilé par la politique du chiffre et dépassé par ses conséquences, pas moins de 500 individus de tous horizons sociaux sont incarcérés à tort chaque année: chômeurs, immigrés, enseignants, chefs d’entreprise. L’un d’eux, Alain, a passé 180 jours en prison pour trafic de drogue et blanchiment d’argent, a vu sa boîte couler, son nom bafoué. Christian a été relaxé après deux semaines de prison et cinq années de contrôle judiciaire. Comment se relever après un tel traumatisme, retrouver une vie, les amis, la famille, la confiance? Au-delà des dysfonctionnements -terme aussi pratique qu’inhumain-, c’est la faillite d’une société bradant sa justice qui transpire de ces témoignages lucides sur les conditions de détention et l’impact qu’elles ont sur le psychisme. Chaque année, des innocents sont libérés par des tribunaux qui se contentent d’acter leur erreur sans parvenir à changer de cap. Si les révisions des procès débouchent sur quelques non-lieux, d’autres cas sont toujours en attente. Calmement, froidement, ce documentaire pose un constat bien argumenté, mais à la limite du fatalisme quand il devrait hurler à l’injustice.

Documentaire de Florence Kieffer.

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