
Douglas Sirk, le cinéaste du mélodrame
“Le cinéma, c’est du sang, des larmes, la haine, la mort et l’amour. On ne peut pas faire des films sur quelque chose. On ne peut faire des films qu’avec quelque chose. Avec des hommes, de la lumière, des fleurs, des miroirs, du sang et même des choses insensées qui en valent la peine.” Mirage de la vie a beau lui avoir permis de battre tous les records du box-office en 1959 et l’avoir propulsé au sommet du 7e art, Douglas Sirk, maître du mélodrame pour les cinéphiles, est pour les autres un nom tombé dans l’oubli. “Douglas Sirk a fait les films les plus tendres que je connaisse. Les films d’un homme qui aimait les gens et ne les méprisait pas comme nous le faisons”, disait à son sujet Rainer Werner Fassbinder. “Douglas Sirk a trouvé dans le mélodrame toutes les formes d’expression cinématographique susceptibles de refléter la fragilité et le désespoir de ses personnages”, explique Todd Haynes, qui a réalisé avec Loin du paradis un remake de son Tout ce que le ciel permet. Retiré en Suisse, le discret Douglas Sirk (1897-1987) avait exigé de son biographe qu’il ne dévoile son drame intime qu’après sa mort. Remarié à une comédienne juive, il a été privé de son fils unique par sa première épouse devenue nazie, voyant même la beauté de sa progéniture exploitée dans des films de propagande. Pour ouvrir la soirée, Arte diffuse à 20h50 son mélo flamboyant Écrit sur du vent…
Documentaire de Roman Hüben.
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