Dominique A
« Toute latitude »
De Dominique A, on a longtemps attendu d’être bousculé en permanence. À chaque album sa couleur et son parti pris, forcément neufs, en décalage, voire en réaction, par rapport à ses prédécesseurs. Depuis quelques temps ( Vers les lueurs, en 2012?), c’est sans doute moins le cas. L’intéressé ne s’en cache pas. Il s’en explique même dans ces pages ( lire page 4), avec la franchise et l’humilité qu’on lui connaît. Cela ne veut pas dire que Dominique A rabâche. « Quelles trajectoires pour un même geste? », se demande-t-il ainsi sur Cycle, résumant son intention de creuser les mêmes sillons, toujours plus profonds . Le morceau en question ouvre Toute latitude, premier des deux albums qu’il sortira cette année (celle, par ailleurs, de ses 50 ans). Avant l’acoustique intimiste de La Fragilité, prévu en octobre, Toute latitude préfère l’effort de groupe et les sonorités new wave de boîtes à rythme vintage. Celles-ci sont frappantes sur des titres comme La Clairière, ou Se décentrer qui sonne presque comme du Depeche Mode. De la même manière, le grain électronique accentue le caractère étouffant de Corps de ferme à l’abandon, récit d’un souvenir d’enfance angoissé, où se retrouve même cité… The Police. Toujours aussi intrigué par les zones grises -aussi bien géographiques ( Dessert d’hiver) que sentimentales ( » Nous avions laissé notre amour livré à lui-même », sur Lorsque nous vivions ensemble)-, il termine avec Le Reflet. Titre le plus « classiquement Dominique A » d’un disque qui ne l’est finalement pas tant que ça, il en est aussi l’un des sommets, censé en outre faire le lien avec l’album suivant. De bon augure, assurément…
Distribué par Wagram/Pias.
7
En concert le 13/04, à l’AB.
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