Conversations
“Je me suis souvent dit que c’est comme si certains artistes appartenant à une même génération avaient des récepteurs implantés dans le cerveau.” Parole de Steve Reich (1936), chopée dans un livre d’un peu moins de 400 pages fouillées chez Allia. Qui pour l’occasion, abandonne ses fameuses couvertures monochromes pour un design aux motifs fracturés et répétitifs, allusif au style reichien, globalement baptisé de minimalisme, comme ceux de ses cousins spirituels Philip Glass et Terry Riley. La forme est à la fois simple et complexe: 20 conversations menées par Reich, nourries d’échanges sur divers paradigmes -son, société, style, sérialisme- avec des interlocuteurs extrêmement divers. Parmi les intervenants, la Belge Anne Teresa De Keersmaeker, le Radiohead Jonny Greenwood et puis l’inévitable Brian Eno. Ce dernier, à l’écoute de It’s Gonna Rain de Reich, paru en 1968, dira ceci: “Ça a été l’un des trois ou quatre événements musicaux qui ont vraiment changé ma vie.” C’est dire la capillarité de l’œuvre et de l’âme du compositeur new-yorkais.
de Steve Reich, éditions Allia, 384 pages.
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