Comment maigrir

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Joann Sfar ne va pas bien. À l’approche de ses 50 ans, il doit porter des lunettes de lecture et il a dépassé les 100 kilos. Mais le plus symptomatique est qu’il ne commente plus autant l’actualité, pourtant riche ces deux dernières années. Le présent carnet couvre la période allant de septembre 2020 à octobre 2021 et il n’y est que très peu question du Covid et du confinement… À peine quelques pages sur la fermeture des librairies en France. Il faut dire que le fils qu’il a eu avec sa nouvelle femme est né quelque temps avant le premier confinement, l’accaparant certainement beaucoup. En dehors de ceci, les autres thèmes abordés se placent dans la continuité de son œuvre autobiographique entamée il y a 20 ans: la religion et le dessin. Dans une séquence assez drôle, il décrit la compétition implicite qui se joue entre les juifs lors de la fête du Yom Kippour pour savoir qui sera le meilleur pratiquant. Quant au dessin, il se plaint du manque de temps pour ses carnets, activité primordiale pour un dessinateur de bande dessinée. L’auteur s’envoie, par ailleurs, des fleurs via une discussion avec l’une de ses élèves des Beaux-Arts de Paris. S’ensuit un sympathique éloge de Bruxelles et une réflexion sur le viol. Au final, le plus intéressant reste la position qu’il donne au lecteur, révélant chez ce dernier un étrange (et malsain?) sentiment de voyeurisme.

De Joann Sfar, éditions Gallimard, 408 pages.

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