Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Des filles et des fusils. Westerns, films « noirs » et d’aventures, coups de feu et belles pépées, au menu d’un épatant coffret rassemblant 7 films du prolifique Allan Dwan. À ne pas rater!

Dist: Twin Pics.

C’est Noël en janvier pour le cinéphile amateur de cinéma de genre, avec le remarquable et généreux coffret de 7 films et 5 DVD consacré à ce phénomène d’Allan Dwan! Le natif de Toronto fut l’un des cinéastes les plus prolifiques de l’Histoire (voir notre encadré), mais l’abondance rime dans son £uvre avec une excellence dont l’ensemble proposé par l’éditeur de pointe Carlotta témoigne éloquemment. On a parlé de Dwan comme de  » l’homme qui filmait plus vite que son ombre » (c’est le titre d’un documentaire présenté parmi les nombreux bonus du coffret). Le Lucky Luke de la caméra fut en effet un travailleur inlassable, apte à emballer plus vite et mieux que quiconque des films de genre populaires à budget moyen, souvent avec plus de classe et d’efficacité que certaines grosses productions.

Légendes de l’Ouest

Tous réalisés entre 1954 et 1956, après que le large succès public et critique de son film de guerre Iwo-Jima (1950) lui ait valu une importante reconnaissance, les titres réunis dans le boîtier très « cinoche » façon Dernière séance démontrent la maîtrise d’un réalisateur parvenu au sommet de son art et de son aisance créative. Le western s’y taille la part du lion, avec un quatuor d’£uvres justement célébrées par les spécialistes du genre. Quatre étranges cavaliers est comme un négatif du Train sifflera trois fois, et constitue une charge indirecte mais féroce contre le maccarthysme et sa chasse aux sorcières « rouges ». Ce film admirable marque la première collaboration entre Dwan et le producteur indépendant Benedict Bogeaus, une complicité qui allait engendrer 9 autres films par la suite. Il voit aussi le cinéaste diriger pour la première fois John Payne, qui allait devenir son acteur fétiche. Payne se retrouve ainsi au générique du Mariage est pour demain, autre sommet westernien, faisant plus qu’esquisser la thématique du cow-boy au crépuscule, entouré par un monde corrompu. Ronald Reagan n’a jamais été meilleur que dans ce film célébrant l’amitié plus que l’amour.

C’est Barbara Stanwick, en héroïne tenace, qui brille dans La Reine de la prairie, encore un grand western classique. Et Yvonne De Carlo qui en fait de même dans le dernier western du lot, le très attachant Tornade.Deux rouquines dans la bagarre nous emmène pour sa part vers l’univers du film « noir » savamment et tranquillement subverti par un Dwan prenant un plaisir communicatif à diriger le sulfureux duo Arlene Dahl-Rhonda Fleming. Et ce sont des femmes, fatales ou non, qui dominent encore Les Rubis du prince birman et La Perle duPacifique Sud,2 films d’aventures exotiques moins marquants que les 5 précités mais donnant bien du plaisir. On notera pour finir la très remarquable série de suppléments enrichissant un coffret des plus désirables.

Louis Danvers

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