Le marchand de Venise – Assassin’s Creed II lâche la période des croisades pour plonger dans la renaissance italienne…
Édité par Ubisoft et développé par Ubisoft Montreal, âge 18+, disponible sur PlayStation 3(version testée), Nintendo DS et Xbox 360, prévu sur PC ce premier trimestre 2010.
L’industrie vidéoludique subit les affres du climat économique. Mais Assassin’s Creed 2 ne connaît pas la crise. Alors qu’Ubisoft son éditeur a reporté à 2010 Ghost Recon 4, Splinter Cell Conviction et Red Steel 2, la suite du jeu de plate-forme teinté de combats à l’arme blanche sort en temps et en heure. Avec son équipe de production pharaonique de près de 300 développeurs, son budget carte blanche et sa salve de courts métrages ambitieux, le titre rayonne. Un luxe peu banal qui donne la mesure de l’importance d’un titre clef pour le compte en banque d’Ubisoft. Il faut dire que le premier épisode avait réussi à doper sa santé financière. « La pression ne venait pas vraiment de là », corrige Sébastien Puel, Game Producer d’ Assassin’s Creed II. « Mais plutôt des 8 millions de joueurs en attente qu’on ne voulait pas décevoir. » Pas étonnant dès lors que malgré des nouveautés remarquables, la prise de risque ait été globalement minime.
Malgré un gameplay dénué d’audace, Ubisoft Montréal s’enorgueillit d’un formidable travail de recherche historique sur l’Italie du XVe siècle. De Florence au carnaval de Venise, en passant par la campagne Toscane et Rome, cités, familles illustres et complots sont décrits avec une précision rare et unique pour un jeu mainstream. Certes, la destinée d’Ezio Auditore, jeune bourgeois insouciant et arrogant en quête de vengeance familiale happe rapidement le joueur. Mais l’histoire fictive qui amènera les pas du héros dans l’éternel conflit des Templiers contre les Assassins (avec un fabuleux destin en prime) se crible de clichés.
Grand Theft Auto en Toscane
Plus ancrée dans le passé et moins traversé d’aller-retour avec le présent, Assassin’s Creed 2 pointe ses dagues vers une structure Grand Theft Auto avec des cartes criblées de missions en tout genre à activer. Filature, pilotage de diligence, remise d’une lettre d’amour, vol au-dessus de Venise… les missions principales et annexes se répondent avec un dynamisme et une originalité absents dans le premier épisode. Auréolé d’un système de combat entre garde et attaque qui permet de désarmer ses ennemis, Assassin’s Creed 2 apporte également un gameplay plate-forme fluide avec escalade de bâtiments façon Tomb Raider. Sans tomber dans la facilité d’un Uncharted 2, ces phases qui permettent à certains ennemis de poursuivre le joueur en hauteur ne posent aucun problème. Les chutes mortelles du héros sont d’ailleurs rares.
Au-delà de cette grille de lecture pour Yamakazi permettant de mettre en valeur les spectaculaires décors du jeu, la nouvelle dimension pécuniaire d’ Assassin’s Creed 2 se traduit par des florins qu’Ezio Auditore gagne après chaque mission ou en fouillant des coffres et cadavres pour acheter de l’équipement. Cette microgestion classique mais intéressante se complète également d’une phase de rénovation plus anecdotique d’une villa et de Monteriggioni, ville dont les impôts pourront à terme se révéler rentables. Autant que la série qui a déjà prévu La Bataille pour Forli et Le Bûcher des Vanités, deux épisodes payants supplémentaires au début 2010.
Michi-Hiro Tamaï
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