Ces militants communistes avaient pour but « d’empêcher que Paris se transforme en une ville de loisirs pour les Allemands ». Portraits de sept résistants.
Sorti en 1985, c’est le documentaire qui a révélé au grand jour le rôle primordial des immigrés communistes hexagonaux dans la résistance armée. Il raconte l’histoire de sept d’entre eux. Cinq Polonais et deux Roumains, tous juifs, que rien ne prédestinait aux armes et à la France. 92 hôtels allemands attaqués à la bombe et 33 autres à la grenade. Quinze bureaux de recrutement incendiés. 125 camions militaires détruits. Dix trains militaires pris d’assaut et onze traîtres abattus. “Le but de ces actions était de porter des coups à l’occupant, explique l’un d’entre eux. De harceler l’armée allemande, de la démoraliser. De rendre leur vie impossible à Paris. D’empêcher que Paris se transforme en une ville de loisirs pour les Allemands.” Entrés en résistance parfois très jeunes (“j’avais 16 ans et demi”), ils se souviennent de leur enrôlement, de la fabrication des bombes, de leur arrestation, de la torture. Ils rejouent même, maladroits, les scènes sur les lieux des attentats. Comme quand ils ont fait sauter un grand restaurant “plein de boches tous les soirs.” La plupart de leurs frères d’armes ont été jugés par un tribunal militaire allemand le 19 février 1944 (le procès a été expédié en une journée) et fusillés deux jours plus tard. Leurs témoignages bouleversants n’en sont que plus précieux. Ils conjurent la mort.
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