A Declaration of Love
Curtis McCarty a suivi sa famille et grandi sur des bases militaires. Il a toujours connu un rapport aux drogues compliqué. Il a sauté dedans à pieds joints et décroché très tôt de l’école. Le 10 décembre 1982, Pamela, une fille qui vivait dans le même quartier que sa petite amie, a été violée et tuée. Plutôt que de l’inviter à aller témoigner au commissariat, la police l’a embarqué de force. Après trois jours d’abus physiques et psychologiques, le représentant de l’état lui a dit qu’il était un menteur, qu’il devait donner le nom du coupable sinon il prendrait sa place au tribunal. Face caméra, en plan très rapproché, Curtis raconte l’entièreté de son parcours judiciaire. Ses parents, la famille de la victime et les photos ignobles du crime. Le sentiment de se noyer, d’être asphyxié. La haine et l’envie de revanche quand on est en train de couler. Condamné à la peine capitale pour un crime qu’il n’a pas commis, Curtis a passé 22 ans en prison dont 19 dans le couloir de la mort du pénitencier d’Oklahoma pour en sortir à 44 printemps le cheveu gris sans espoir ou futur. Incroyablement filmé au plus près de la douleur, puis aussi avec des longs plans-séquences à la True Detective, A Declaration of Love questionne le système judiciaire américain et condamne la peine de mort. Un portrait qui ne laisse ni physiquement ni mentalement indemne.
De Marco Speroni. 1 h 02. Italie. 2021. Compétition internationale
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