Louise Manteau, l’audace au cinéma comme au théâtre
Sur les plateaux comme sur scène, Louise Manteau ose. Rencontre avec une jeune comédienne qui monte.
Quand on croise Louise Manteau en ce matin d’hiver, elle a les cheveux bleus et ras de Claude, le jeune homme de 17 ans qu’elle s’apprête à incarner dans Le Garçon du dernier rang, une pièce de Juan Mayorga mise en scène par Jessica Gazon pour le Vilar. Elle se réjouit de cette audace, et de ce casting, et de pouvoir montrer l’étendue de sa palette de jeu. Il faut dire que déjà, dans l’adaptation théâtrale d’En finir avec Eddy Bellegueule de la Compagnie Gazon-Nève et du Collectif La Bécane d’après Édouard Louis, elle entrait dans la peau d’Eddy, à différents âges de sa vie. Quand elle reparle de cette expérience, elle se souvient de son plaisir à s’approprier ce texte qui lui semble si intime, elle qui a grandi à Maubeuge, pas dans un milieu précaire, elle n’aime pas ce mot, mais “modeste”, où “on se serre la ceinture”.
Être comédienne, ça n’a “rien d’une voie toute tracée”, même si ses parents l’ont “toujours soutenue, ils se sont saignés pour nous payer nos études”. Louise veut devenir assistante sociale -“mon complexe du sauveur sûrement”-, mais comme elle est timide, on lui suggère de suivre des cours de théâtre. C’est une révélation. Si elle ne conceptualise pas encore tout ce que cela peut avoir de politique, elle comprend que ça rejoint l’envie qu’elle avait de travailler auprès des autres. Elle poursuit ses études au Conservatoire de Mons, puis connaît quelques années flottantes, où elle bosse dans l’Horeca, fait quelques pièces -“pas tant que ça en fait”- et enchaîne les courts métrages. Eddy Bellegueule la fait remonter sur les planches, et en même temps, le cinéma l’appelle, format long cette fois. On la voit dans Temps mort d’Ève Duchemin, dans un rôle court mais bouleversant, dans Kommunioun de Jacques Molitor, film de genre luxembourgeois, et bientôt en mère absente dans Il pleut dans la maison de Paloma Sermon-Daï. Elle est ce mois-ci à l’affiche de Chiennes de vie de Xavier Seron, comédie noire mais un peu romantique quand même, “où les curseurs de jeu sont poussés très haut”. “J’adore le film, Xavier Seron, c’est un vrai artiste, il a un univers très personnel et un humour décapant. Il m’a vraiment emmenée ailleurs.”
Louise Manteau – Bio express
Profession comédienne
Âge 33 ans
Pays Belgique
Actu Le film Chiennes de vie, qui sort le 20 mars et la pièce Le Garçon du dernier rang, jusqu’au 30 mars au Vilar à Louvain-la-Neuve
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