L’oeuvre de la semaine: les mots de Valerio Adami

Valerio Adami, Excelsior, 2009. © Valerio Adami. Courtesy galerie Daniel Templon Paris et Bruxelles.
Guy Gilsoul Journaliste

« En finir avec une peinture quasi névrotique produite par des pulsions sexuelles ou par la volonté de faire prendre son désir de puissance pour une réalité ». Ainsi s’exprime Valerio Adami (°1936) dans un petit ouvrage intitulé « les règles du montage » paru en 1988.

Cela faisait alors plus de vingt ans qu’au sein d’un mouvement d’art figuratif appelé « La figuration libre », le peintre originaire de Bologne privilégiait une approche réfléchie nourrie des leçons du philosophe Wittgenstein. Depuis, il persiste et signe.

L’image représente moins une histoire que la réunion de plusieurs moments dont chacun entraîne le suivant selon un ordre nouveau, énigmatique, ouvert aux interprétations : « le tableau est une proposition complexe où les expériences visuelles antérieures se mêlent dans des combinaisons imprévisibles ». Chaque toile résulte donc d’une expérience vécue quelque part dans le monde où Adami prend le temps de l’instant et des souvenirs. La procédure renvoie aux classiques. D’abord un dessin afin de trouver les formes justes de chaque personnage, objet et décor.

Dans cette oeuvre intitulée « Excelsior » (2009), on ne saura rien du fumeur et pas davantage de l’écrivain ou encore du musicien dont on ne devine la présence que par celle du violon. L’heure est indiquée mais pas le lieu. Où sommes-nous ? Dans un hôtel, au théâtre ? Sont-ce des marionnettes derrière le mur? Adami a pris le temps de l’observation. Le temps aussi d’assembler le tout de la même manière que pour la réalisation d’un film, on monte une scène.

Au départ de ce dessin, Adami réalise une aquarelle et avec elle, le choix des couleurs qui pour le peintre, donne l’âme aux formes. Le tableau de grandes dimensions n’en sera que la copie exacte. L’opacité de l’acrylique remplacera la transparence de l’aquarelle et l’intensité des teintes sera à son tour encadrée par celle des cernes noirs.

En Belgique, cela fait 50 ans que le peintre, mondialement reconnu, n’avait plus exposé en solo.

Galerie Daniel Templon, 13A rue Veydt, 1050 Bruxelles. Du mardi au samedi de 11h à 18h. Site : danieltemplon.com

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