Critique | Livres

Sailor Twain ou la sirène dans l’Hudson

Vincent Genot
Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

A la fin du XIXe siècle, marin d’eau douce n’était pas une insulte. Il fallait avoir du cran pour piloter un bateau à aubes sur les grands fleuves d’Amérique du Nord.

DE MARK SIEGEL, ÉDITIONS GALLIMARD, 401 PAGES. ****

A la fin du XIXe siècle, marin d’eau douce n’était pas une insulte. Il fallait avoir du cran pour piloter un bateau à aubes sur les grands fleuves d’Amérique du Nord. Seul maître à bord de La Lorelei, le capitaine Twain passe ses journées les yeux dans les eaux de l’Hudson. De New York à Albany, le sombre fleuve a déjà avalé de nombreux bateaux et emporté son lot d’humains. Jacques-Henri Lafayette, l’armateur français de La Lorelei en est d’ailleurs la dernière victime. Un matin, il a disparu pour ne jamais réapparaître. Les plus romantiques racontent qu’il aurait succombé aux chants d’une sirène. Cartésien, le capitaine Twain se moque de cette histoire jusqu’au jour où il sort de l’eau une jeune femme inconsciente. Récit fantastique joué sur une trame historique, le roman graphique de Siegel est passionnant. Imparable graphiquement, il redonne vie à une épopée fondatrice de l’Amérique en nous racontant des histoires auxquelles on aimerait tellement croire.

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