Nos coups de cœur livres pour la fin des vacances: cold case californien, enquête ultradocumentée et chick litt

Un de nos coups de coeur livres: Serpentine, de l’auteur américain Jonathan Kellerman, avec Alex Delaware.
FocusVif.be Rédaction en ligne

Un nouveau thriller de Jonathan Kellerman, une enquête menée par John D’Agata sur une montagne de déchets radioactifs et de la chick litt signée Cécile Mury: notre sélection livres pour la fin des vacances.

Serpentine

Thriller de Jonathan Kellerman. Editions du Seuil, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Eric Betsch, 464 pages.

Focus Vif: 4/5

Le lieutenant Milo Sturgis, du LAPD, n’est pas vernis: c’est à lui qu’on confie un cold case qui tient à cœur à une amie milliardaire du maire. Trente-six ans plus tôt, la mère de celle-ci, Dottie, a été retrouvée dans une Cadillac incendiée au fond d’un ravin de Mulholland Drive, une balle dans la tête. Pas de preuves matérielles, pas de témoins, aucun mobile. Une ribambelle de détectives se sont refilés l’affaire au cours du temps. Des détectives, tiens, tiens, morts pour la plupart, récemment pour certains, ce qui pourrait laisser penser que ce cold case n’est pas si cold que ça. Bref, une sale affaire pour Sturgis, s’il ne pouvait compter, comme d’habitude, sur son vieil ami Alex Delaware, le psy pour enfants tellement heureux, épanoui et fin limier que ça en devient écœurant.


Ecœurant, mais pas indigeste; le 36e tome sur 39 déjà écrits (!) du serial «Alex Delaware» se boit comme d’habitude comme du petit lait et comme un très honnête thriller psychologique, qui brille entre autres par son soleil californien, l’humour et la complicité de son duo, sa fausse simplicité (les intrigues sont toujours complexes) et son coté old school, voire vintage, voire banal, si l’un des composants de ce duo inséparable, le flic et ours très mal léché, n’était pas aussi gay, donnant du relief et de la singularité à cette série pour le reste très, très américaine. Avec un détachement, une régularité et un sacré métier qui rappelle tour à tour Elmore Leonard ou Lawrence Block, Jonathan Kellerman, 75 ans, fait le job comme on dit, depuis 1985 et le premier tome Le Rameau brisé.

O.V.V.

Yucca Mountain

Enquête de John D’Agata. Editions Tusitala (collection Poche), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sophie Renaut, 164 pages.

La cote de Focus: 4,5/5

«Je n’avais pas prévu de rester», assure John D’Agata. En 2002, il débarque à Las Vegas pour aider sa mère à emménager. Il finira par s’y installer, le temps d’enquêter sur l’invraisemblable histoire de cette montagne située à 140 kilomètres de la capitale du jeu et désignée pour abriter quelque 77.000 tonnes de déchets radioactifs

Publié pour la première fois en français par les éditions Zones Sensibles en 2012 et épuisé depuis, Yucca Mountain inaugure, avec la réédition de L’Abonné de la ligne U de Claude Aveline, la nouvelle collection Poche des éditons Tusitala.  Dans cette non-fiction ultradocumentée et exquisément libre –il y convoque Le Cri d’Edvard Munch, devient bénévole pour le Centre de prévention du suicide de la ville –John D’Agata révèle, une ironie à peine perceptible pour seule arme, les aberrants dysfonctionnements de la plus grande puissance mondiale. Aussi glaçant que passionnant, Yucca Mountain est un modèle d’enquête –à lire, comme spécifié dans la préface inédite d’Alexandre Laumonier, «d’une traite, comme on avale une pastille d’iode».

M.R.

Paris-Hollywood

Roman de Cécile Mury. Editions Flammarion, 448 pages.

La cote de Focus: 3/5

Ben Whyte n’est pas censé être la tasse de thé de Marianne Corvo. Critique de cinéma pour un magazine culturel parisien, elle regarde avec une certaine distance (voire hauteur) ce sex symbol de passage à Paris pour la promotion de son dernier blockbuster. Chargée par son journal en manque de contenu de concocter un portrait «décalé» du phénomène, elle s’illustre en interview en se prenant d’emblée les pieds dans le tapis, avant de les mettre dans le plat. Devant tant de maladresse, forcément le ténébreux bellâtre succombe.

S’ensuit une romance sans frontières qui tient autant du film d’espionnage (paparazzis obligent) que de la romcom, avec supplément comédie. Avec Paris-Hollywood, son premier roman, Cécile Mury (elle-même journaliste à Télérama) offre une friandise estivale, «chick lit» («littérature pour poulettes») assumée à lire d’une traite sous le parasol ou à l’ombre d’un platane, pleine de références pop et d’un humour qui fait mouche. En attendant le film.

A.E.

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