Musée de la BD : nouveau nom, nouveaux projets
Ne dites plus » Centre belge de la bande dessinée » mais » Musée de la BD « . Après vingt-cinq ans d’existence, le temple belge du 9e art fait sa révolution et se projette hors les murs de Victor Horta.
Il y a vingt-cinq ans, les fondateurs du temple belge du 9e art, installé rue des Sables, à Bruxelles, n’avaient pas voulu donner à l’institution le nom de « musée ». Une appellation jugée alors « pas assez moderne », « trop XIXe« . Un quart de siècle plus tard, au moment de fêter son jubilé, le Centre belge de la bande dessinée se réapproprie officiellement (publication au Moniteur) le nom de Musée de la BD. Explications de son patron, Jean Auquier : « Si vous demandez à un taxi de vous conduire au Musée de la BD, il vous dépose ici. Alors autant récupérer le nom. D’autant qu’il y a de plus en plus de risques qu’on se le fasse piquer par un concurrent. »
Autre info révélée par Auquier : le soutien que son institution va apporter à la création d’un futur Musée de la BD français, en voie d’aménagement dans les murs d’une abbaye du Roussillon (Provence-Alpes-Côte d’Azur). « Les initiateurs de ce projet nous ont sollicités, parmi d’autres musées. Nous avons répondu présent. Les lieux, situés à Caunes-Minervois, sont gigantesques. Nous allons aider au développement du site. Quand il verra le jour, nous y ferons tourner nos expos et nous y enverrons nos auteurs. Notre avenir passe par les réseaux et notre mission est de promouvoir la BD sans limite de genres et de lieux. »
Hébergé dans les anciens magasins Waucquez, bâtiment Art nouveau signé Victor Horta (1906), le CBBD a accueilli, l’an dernier, près de 200 000 visiteurs payants. Un chiffre qui ne prend pas en compte les 25 000 à 30 000 personnes par an qui se rendent dans le grand hall, la bibliothèque, la librairie ou la brasserie, mais n’entrent pas dans la partie muséale, en haut de l’escalier. Seuls 17 % des visiteurs du CBBD sont Belges. Parmi les étrangers, la moitié sont Français.
« Mon voeu le plus cher est qu’on ait plus de visiteurs satisfaits, confie Jean Auquier. Je vois encore trop de gamins d’une quinzaine d’années conduits ici par leur prof ou par leurs parents et qui trainent dans les escaliers, peu intéressés par la bande dessinée. Nous devons être scientifiquement exacts dans nos présentations, mais aussi créatifs. Il faut valoriser notre patrimoine dans le langage d’aujourd’hui. J’espère que ce musée ne sera pas, dans 25 ans, un lieu tourné vers le XXe siècle. Il devra parler à la société de 2039, même si les présentations se font dans des galeries virtuelles. »
Retrouvez notre dossier complet dans le Vif/L’Express de cette semaine.
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