ROMAN | Un homme erre, seul, se parlant à voix haute. Thomas Milho n’aime plus sa vie et elle le lui rend bien.
Lui qui fait partie « de ceux qui veulent tout sans rien posséder, qui aiment tant sans l’exprimer et qui nous quittent sans nous le dire ». Il y a peu, il a rompu avec le seul être qu’il aimait, avocate de profession. Sommet de dérision, quelle n’est pas sa surprise quand, au détour d’une promenade curative, il découvre dans un journal que Marianne, son ex-femme, a publié une autobiographie. Le livre lui brûle les yeux dans la vitrine du libraire, il doit oser l’entrouvrir et lire ce qu’elle a à lui dire. La première phrase est mortelle: « Je suis morte le jour où je l’ai rencontré. » Qui se relèverait d’une telle raclée? Thomas! Il va nous livrer en homme courageux et, heureusement avec beaucoup d’humour et quelques doses de whisky, le contenu de ce livre incendiaire jusqu’à ce qu’il devienne « comme une extension de son bras, une excroissance littéraire ». Désespoir, lucidité, impatience, négation, Thomas passe par tous les stades de l’incompréhension. Bien sûr, l’enfance bafouée explique certains comportements, mais ne les justifie pas nécessairement. Bien sûr, par définition, un homme ne comprend jamais une femme, surtout la sienne; pourtant il a essayé. Bien sûr, l’homme est un être imparfait alors que Marianne exige la perfection. Ne l’a-t-il finalement pas quittée par peur de l’atteindre? Reprenant le procédé de Nicolas Rey dans Un léger passage à vide -de courtes séquences cocasses et désabusées-, Un livre se dévore d’une traite car Michaël Cohen a l’art de peindre des situations conflictuelles ou ubuesques que le lecteur mettra aisément en action. Amour, quand tu nous tiens…
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