Critique | Livres

Mauvais genre

Colin Bouchat Journaliste BD

La guerre, c’est dégueulasse, et la Première Guerre mondiale, encore plus! Surtout quand on vient de se marier et qu’on pense que tout ça ne va durer que quelques mois, qu’on patauge dans la boue nuit et jour et qu’on a affaire à des sous-officiers pas du tout compréhensifs.

Mauvais genre

Pour y échapper, une solution: l’auto-mutilation. Mais attention, pas n’importe comment, il ne faut pas éveiller les soupçons. Délicat. Reste l’autre échappatoire: déserter. Paul a opté pour la seconde solution. Il a quitté le front et rejoint sa femme à Paris. Mais le voilà coincé toute la journée dans la chambre que le couple loue dans un hôtel minable. Un soir, n’en pouvant plus des quatre murs qui l’oppressent, il décide de passer les vêtements de sa femme et s’offre une sortie… Il est enfin libre.

Adapté du récit La Garçonne et l’assassin, lui-même basé sur des faits réels, Mauvais genre retrace la vie tragique d’un déserteur travesti en abordant des thèmes tels que le traumatisme de guerre, l’homosexualité, la violence et la passion amoureuse. L’auteure Chloé Cruchaudet a trouvé sa vitesse de croisière en abordant le dessin en toute simplicité: délaissant la case, elle n’utilise que le noir et blanc, rehaussé judicieusement çà et là de touches de rouge et de mauve. Puissant.

  • MAUVAIS GENRE, DE CHLOÉ CRUCHAUDET, ÉDITIONS DELCOURT, 160 PAGES.

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