Critique | Livres

Le polar rural glaçant de Simon François

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Simon François nous invite au Village. © DR

Simon François, Le Masque

La Proie et la meute

368 pages

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Philippe Manche Journaliste

Le Village de ce roman « inspiré par la Sologne », où Simon François a grandi, « entre les étangs et les forêts » rappelle, à bien des égards, celui décrit par Jean-Christophe Tixier dans La Ligne ou Sébastien Gendron avec Chevreuil.

Un Village, avec un v majuscule, « où les piliers de bars ébauchent des théories fumeuses le nez dans le Picon, l’avenir aviné, deviné dans le marc de picrate ». À Simon François d’écrire dans le successeur de Les Portes étroites qu’ »à la différence des hommes, les saisons passent sur le Village sans en altérer la physionomie ». Un Village où tout le monde connaît tout le monde, où la majorité des habitants s’esquinte dans l’abattoir de poulets parmi laquelle quelques décérébrés fascistes.

Dans ce microcosme, imaginé par Simon François, qui sent la haine et la frustration, un notable organise des chasses à courre pour la « haute » et magouille avec des mafieux dans le commerce de déchets toxiques. Seul Romain, surnommé Lapin parce qu’affligé d‘un bec de lièvre, géant mutique mais pas bégueule, évolue au cœur de cette nature qu’il chérit tant. Lorsque Solène, la maire du Village dont Lapin est plus ou moins secrètement amoureux, disparaît, l’heure de la vengeance a sonné! À La Proie et la meute de basculer dans un déferlement irrationnel de fureur, de rage et de violence. Glaçant.

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