James Lee Burke livre une vision sombre, violente et gothique du sempiternel combat entre le Bien et le Mal. Envoûtant.
Pour son 40e roman -le 23e volet des aventures de son personnage récurrent Dave Robicheaux-, James Lee Burke, 84 ans et toujours bien inspiré, clôt avec Une cathédrale à soi une trilogie entamée avec Robicheaux (2019) et The New Iberia Blues (2020). Et décline le mythe de Roméo et Juliette dans la chaleur et la moiteur du bayou de La Nouvelle-Orléans. L’une des particularités de cette nouvelle livraison est que l’action se situe avant le 11 septembre 2001. James Lee Burke a toujours aimé jouer avec le temps et les époques sans oublier de troublantes visions. C’était déjà le cas avec le formidable Dans la brume électrique avec les morts confédérés, que rappelle à bien des égards Une cathédrale à soi.
Robicheaux est donc beaucoup plus jeune, affûté et, bien que sobre, toujours hanté par la guerre du Viêtnam et les atrocités vues et vécues dans l’odeur du napalm. Son sang ne fait qu’un tour lorsque la jeune Isolde Balangie, éprise de Johnny Shondell, est « attribuée » à l’oncle du jeune homme. Les Balangie et les Shondell, ce sont les Capulet et les Montaigu version familles mafieuses qui règnent dans la région et au-delà. Opportunité idéale pour Robicheaux et son fidèle Clete Purcel de partir en croisade et de semer le chaos. À travers cette cathédrale à soi où il est question d’un bateau à voiles noires transportant des morts ainsi que d’un tueur sans âge qui traverse les époques depuis Borgia et Mussolini, James Lee Burke livre une vision sombre, violente et gothique du sempiternel combat entre le Bien et le Mal. Envoûtant.
Polar. De James Lee Burke, éditions Rivages/Noir, traduit de l’anglais (États-Unis) par Christophe Mercier, 384 pages.****
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