Critique | Livres

[Le livre de la semaine] Collector, d’Olivier Bonnard

Olivier Bonnard © DR
François Perrin Journaliste

Avec Collector, le fort bien assumé adulescent et « toy hunter » Olivier Bonnard fait plonger son lecteur dans un monde hyper-référencé qui réjouira façon madeleine en plastoc les plus de 30 ans.

[Le livre de la semaine] Collector, d'Olivier Bonnard

Geeks assumés, nostalgiques d’une mélasse culturelle diffusée sur le petit écran dans les années 70-80, bonjour. Goldorak ou Musclor -et leurs ersatz et produits dérivés-, GI Joe, Big Jim, Star Wars et consorts -figurines incluses-, jeux électroniques Game &Watchde chez Nintendo –Donkey Kong en tête… Avec Collector, le fort bien assumé adulescent et « toy hunter » (collectionneur de figurines idéalement encore sous emballage) Olivier Bonnard fait plonger son lecteur dans un monde hyper-référencé dont les moins de 30 ans et plus de 50 se battront probablement l’oeil, mais qui réjouira façon madeleine en plastoc tous les autres.

Assumant sans s’en cacher un hommage appuyé, permanent, à Retour vers le Futur en particulier, ce journaliste propulse son avatar Thomas Strang, à la limite de la désocialisation obsessionnelle, dans la quête d’un Graal tout particulier: réunir trois robots d’une gamme rarissime qui, clipsés les uns aux autres, autoriseraient paraît-il un voyage dans le temps, direction les heures les plus idéalisées de sa jeunesse classe moyenne et banlieusarde… A la suite d’une folle épopée de la Belgique à Venise -polardeuse en diable-, en passant par la découverte de certains aspects sociopathes de son meilleur ami et d’une société secrète autant que criminelle, Thomas essayera ainsi de rejoindre l’année 1985, mais dans son corps d’adulte cette fois, afin de tenter de… d’on ne sait trop quoi faire au fond, mais de répondre en tout cas à la question suivante: pourquoi n’en a-t-il conservé en mémoire que les bons aspects, alors que la vie n’y était tout de même pas complètement rose? Ode détendue à une génération paumée gamine dans les années 80, le roman est efficace, plaisant, à défaut de révolutionner le genre.

ROMAN D’OLIVIER BONNARD, ÉDITIONS ACTES SUD, 316 PAGES. ***

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