ROMAN | Qui ne se souvient du fabuleux Dernier Tango à Paris de Bertolucci, avec Brando? Laurence Garcia a choisi de raconter l’histoire de Louise qui vit à peu près la même passion que l’héroïne du dernier tango: tous les lundis à 13 h, elle retrouve son amant dans sa garçonnière du Pont Bir-Hakeim, comme Marlon et Maria.
Et comme elle, elle est prisonnière d’une passion destructrice et fascinante. Venger Maria oui, mais de quoi ou de qui? S’est-elle foutue en l’air à cause de son rôle trop lourd à porter ou parce que son père, Daniel Gélin, ne l’a jamais reconnue? N’est-il pas plus important d’avoir été une étoile filante que de n’avoir jamais brillé au firmament des paillettes? Et puis, ne vaut-il pas mieux vivre une grande passion amoureuse qui laisse des blessures qu’une petite vie plan-plan qui ne laisse rien? Le grand secret de l’amour est révélé dans ce film, sans doute le plus profond de tous les films d’amour. Parce que c’en est un, contrairement à ce que d’aucuns pourront prétendre, n’y ayant vu qu’une affaire de sexe. Comment l’amour peut-il résister au quotidien, avec ses emmerdes et ses mômes de plus en plus chiants? Une aventure secrète dans un lieu désert avec un inconnu que l’on ne retrouve que pour faire l’amour, n’est-ce pas plus excitant? L’auteur lance les dés sur un jeu où l’écriture sublime ce passionnant parcours piégé. On s’y laisse prendre et on rêve d’un dernier tango dans les bras de Brando, avant que lui aussi ne se foute en l’air. Mais au moins, il n’aura pas regardé les autres danser!
DE LAURENCE GARCIA, ÉDITIONS MICHALON, 220 PAGES.
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