Jonathan Safran Foer chez les libraires et à Bruxelles
Après quelques années d’absence sur la scène littéraire européenne, l’Américain Jonathan Safran Foer publie ces jours-ci » Me voici « , un roman puissant qui suscite une flopée de questions, notamment sur la notion d’identité. Il sera de passage à Bruxelles ce week-end.
Auteur à 25 ans de l’impressionnant et sombrement poétique « Tout est illuminé » (2002, adapté trois ans plus tard au cinéma), qui retraçait son voyage en Pologne et Ukraine sur les traces de sa famille ayant survécu aux camps de la mort, Jonathan Safran Foer avait ensuite signé le plus touffu, moins efficace « Extrêmement fort et incroyablement près » (2005), consacré cette fois à une lecture personnelle des attentats du 11 septembre 2001 à New York.
Quatre ans plus tard, il avait alerté l’opinion publique sur les conditions inhumaines de l’abattage industriel dans « Faut-il manger les animaux ? », un récit-enquête efficace, qui plus est pionnier sur ce sujet désormais largement pris en charge par de nombreux romanciers européens.
Juste avant d’atteindre ses quarante ans, il publiait l’an dernier aux Etats-Unis « Me voici », un roman fleuve paru en cette rentrée chez son éditeur historique français, les éditions de L’Olivier. Un roman maîtrisé de bout en bout, surtout, consacré à Jacob Bloch, père de famille juif américain totalement déchiré par une crise d’identité soudaine, suscitée par une double catastrophe : l’implosion de sa paisible cellule familiale, en même temps qu’un immense séisme faisant trembler sur ses pieds déjà fragiles le Proche-Orient, remettant en cause de manière plus critique que jamais la survie même de l’État d’Israël. Comme souvent chez Safran Foer, la géopolitique (historique ailleurs, fantasmée ici) vient bouleverser les individus au coeur de leurs existences banales, et un humour grinçant, permanent, permet de mieux digérer la chronique quasi-dépressive d’un monde et de personnages qui perdent au pas de charge leurs repères.
Le tout récent quadragénaire sera présent ce dimanche 8 octobre à 20h15 pour une conversation avec Ruth Joos à Flagey sous l’égide de Passa Porta, maison internationale des littératures à Bruxelles.
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