John Darnielle, Le Gospel
La Maison du Diable
446 pages
De John Darnielle, on connaissait surtout les enthousiasmants Mountain Goats, groupe d’indie-pop aux chansons délicieusement lo-fi apparu à la fin du siècle dernier.
Les éditions du Gospel, décidément dans tous les bons coups, ont pu dénicher cet étonnant pavé, troisième roman du leader de ces chèvres montagnardes. Oui, le livre fait près de 450 pages, mais grâce à l’écriture limpide et percutante de John Darnielle (et à la belle traduction de Janique Jouin-de Laurens), elles se dévorent littéralement. L’histoire n’est pourtant pas simple. On y suit Gage Chandler, auteur de romans true crime à qui son éditeur vient de faire une proposition singulière: jeter un œil à une sombre histoire de meurtres sataniques jamais résolus, perpétrés dans une vieille bicoque de Milpitas, Californie.
La maison est à vendre, alors l’idée est que Gage y emménage, enquête et y écrive son « premier livre vraiment important ». C’est un sacré boulot. « Un travail de voyeur. Impossible que cela ne laisse pas de traces en vous », comme il dit. Puis le texte prend un tour inattendu: l’enquête de Milpitas est interrompue par la précédente, celle dite de « La sorcière blanche ». L’occasion pour Gage de s’interroger sur son travail, son droit de tout raconter ou non, par respect pour les personnes impliquées. Faisant de La Maison du Diable un étonnant roman méta, au final coupant comme un riff de guitare sèche (oui, comme dans une chanson des Mountain Goats…).
Lire aussi | Leila Guerriero dans les pas de Truman Capote
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici