Critique | Livres

Dans L’Éclipse, Sarah Bussy raconte une mère qui décide de tout quitter

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Sarah Bussy © DR

Sarah Bussy, Julliard

L'Éclipse

256 pages

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Dans L’Éclipse, Camille marche avec sa petite famille en forêt. Elle est à quelques mètres derrière son mari et sa très jeune fille. Et si, subrepticement, elle en profitait pour tout quitter?

Pour échapper à ce destin de mère qu’elle ne se voit pas accomplir, Camille fuit vers le nord. On se croirait dans l’enivrant Volume du temps de Solvej Balle, lorsqu’elle file, de trains en ferrys, « le temps infini devant elle ». Camille opte pour la rudesse de ces terres froides et volcaniques à la fois qu’on devine être celles de l’Islande. Ici, « là où elle le devait », elle s’éprend d’un volcan -et d’un volcanologue. Dans ces contrées aux hivers ténébreux et aux nuits boréales, malgré cette langue étrange et gutturale, elle va trouver sa place.

L’autrice ne juge pas Camille -celle-ci s’en charge elle-même, régulièrement rattrapée par des images fugaces de sa fille, Rose, et de son forfait, « l’un des pires, qui ferait d’elle un monstre ». Jonas, son volcanologue, lui conte sa vertigineuse théorie sur le temps perçu différemment au sommet d’un volcan et au bord du lac au pied de ce dernier -oui, comme la vie de Camille ici, en Islande, pendant que dans cette autre dimension, sa fille grandit, sans elle. Continuera-t-elle ainsi, à jamais « incomplète« ? De son écriture duveteuse et émouvante, Sarah Bussy signe un deuxième roman bouleversant.

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