Critique livres : L’Inventeur, roman biographique sur celui qui a dompté les rayons du soleil
Miguel Bonnefoy, Editions Rivages
L'Inventeur
208 pages
C’est le roman d’une vie: celle d’un inventeur qui a découvert au XIXe siècle les propriétés infinies de cette énergie solaire qui semble enfin poindre et commence à illuminer nos sociétés. Augustin Mouchot, fils de serrurier bourguignon, conçoit une machine capable de capter les rayons du soleil et de la transformer en énergie, ceci dans un siècle où la révolution industrielle se couvre de l’ombre noire du charbon. Décoré par Napoléon III, célébré à l’Exposition universelle de Paris de 1878, cet inventeur tenace, monomaniaque, à la personnalité terne malgré son obsession solaire, va connaître la gloire, l’infortune, la solitude, la reconnaissance et l’escroquerie. Mais jamais, dans la misère ou l’opulence, il ne cessera de tenter de dompter l’énergie de l’astre du jour. Miguel Bonnefoy, dans un style vif et imagé qui évoque à la fois Le Parfum de Süskind et Les Arpenteurs du monde de Daniel Khelmann, biographies romancées et croisées de Carl Friedrich Gauss et Alexander von Humboldt, se révèle un excellent conteur de la vie et de l’œuvre, les deux se confondant, d’un inventeur, d’un savant totalement oublié qu’il réhabilite. Mieux, de par sa plume alerte, plus que le faire revivre -en même temps qu’une époque-, il le ressuscite.
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