Avec Pour Britney, Louise Chennevière nous met le nez dans l’hypocrisie de la pop culture
Louise Chennevière, P.O.L.
Pour Britney
144 pages
Avec ce court texte qui se lit comme une transe, en apnée, Louise Chennevière demande pardon à « cette femme-là (qui) aura été la seule de toute ma vie (que) j’ai jamais voulu être ».
Louise Chennevière analyse avec une concision redoutable la profonde misogynie de la pop culture des années 2000, et l’hypocrisie subie par cette jeune femme à laquelle on imposa un personnage de petite fiancée vierge de l’Amérique non pas destiné aux petites filles mais aux vieux messieurs, à qui on a fait payer d’avoir voulu embrasser son désir.
Mais Pour Britney aurait aussi pu s’appeler Avec Nelly, tant le texte navigue d’une figure l’autre, de la chanteuse pop à la romancière canadienne. « Ce n’est pas avec le premier client que je suis devenue putain, non, je l’étais bien avant dans mon enfance de patinage artistique et de danse à claquettes, je l’étais dans les contes de fées », écrivait Nelly Arcan. Louise Chennevière raconte comment elle a rêvé d’une petite fille qu’elle prenait dans ses bras sans parvenir à la protéger. Et comme elle, on voudrait pouvoir les étreindre, Britney, Nelly, Louise, non pas tant pour leur dire que tout ira bien, cruelle illusion, mais pour leur dire on vous voit, on vous sait.
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